Archives des articles tagués Instagram

I no longer write / long poems
Je peux pus / écrire au long

Je redouble d’intensité / je vis
I intensify / I live / I see

the open field / of my dreams
le champ s’ouvre / je rêve

de thé / et d’eau fraiche
tea flows / as fresh as water

I run / to this poem’s fall
toute bonne chute / a une fin

la mienne n’est pas / écrite
so many ends / left to write

ciel_sale

PIS UN AUTRE

mon coeur s’emballe / pour moi
and then my heart / unwraps itself

ciel_propre

PIS UN DERNIER

I thought the clouds / would fit
Suis-je trop / pour les nuages

Ce moment où tu prends une gorgée et ne chokes pas
ton moment avec toi-même
ta feuille empruntée
ta capacité à réfléchir
les lanternes à ta surface

tu es une gorge profonde
un puits aux parois rocheuses
mousseuses
presque moelleuses
selon la saison
tu acceptes

ce moment où tu relies les couleurs entre elles
d’une coulée de bouette sous les feuilles
au bec de ta théière
tu collectionnes les tons d’orangé
et les nuages complémentaires
tu réfléchis
les sourires sur tes lèvres

tu es une langue de feu
plus ou moins vivante selon la pluie
et le vent qui t’anime
le matin ou le soir
tu acceptes

ce moment où la douleur se raccroche à toi
comme à un tronc d’arbre salvateur
tu touches du bois
sans le vouloir
tu traces sur l’écorce quelques mots
un sacre dans la terre

tu revoles

tu es aux commandes malgré le saut
de quelque chose d’intangible
ton souffle reste à la surface
des cascades
des bougies
et balaie ta tasse de thé
avant que tu ne deviennes

l’automne
et toi
dans ton corps en jeu.

*Photo instagrammée*

Face à l’adversité
du poids d’un dix-roues lancé
d’un chuintement aigu
contre ton moyen-petit orteil maintenant

flasque

jette l’éponge et l’alcool
sois le bouddha
qui boit la vie à même une jarre de vinaigre
ou un sachet de ketchup
lorsque la nécessité

tire toute ta douleur à la paille
et recrache-la
face contre terre

en miettes

de biscuit au beurre de pinottes
collées au sac de glace
pour qu’au moins cela tienne à quelque chose

zip
loque

ton pied aux côtés du papier
cul contre terre

cherche le rose du bout des ongles
vinaigre rose, dissolvant
laisse le vernis t’ancrer
t’instagrammer les doigts
une couche à fois

dans la lourdeur passée.

* Ce texte a été rédigé dans le cadre du Labo in situ à la Nuit blanche d’Ottawa, le 22 septembre dernier. Il a été écrit lors d’un atelier de création avec les contraintes suivantes : intégrer les objets choisis – bouddha, sachets de ketchup, papier de toilette rose – et la phrase suivante – « Pour qu’au moins cela tienne à quelque chose. » J’y raconte une mésaventure vécue le soir même, à savoir un écrasement d’orteils par un triporteur. Heureusement, mon orteil a survécu.*

Je suis une fille de marées. Après tout, je viens de là où le fleuve est désormais mer, là où il s’élance puis se repose au rythme des changements de ciels.

Il paraitrait même que les filles de par chez nous goutent salé.

J’ai une lune à la place du coeur. C’est une parcelle blanche, éclairée à différents degrés, qui m’unit et me désunit au ciel. Après tout, je suis faite à 56 % d’eau… 56 % d’aimant.

Surtout dans les yeux.

J’ai le sang bleu comme un reflet du monde. Quand le froid pogne, il me fige sur place. Sinon, j’ai le courage des marins qui laissent leur famille échouée sur le rivage.

J’ai les veines fuyantes, en fait.

Je suis une femme d’immensité. Je cherche le ciel et la lune en sortant du métro, les étoiles en sortant de la métropole. Je cherche la métropole dans tout.

Je me cherche dedans itou, et il y a des morceaux partout.

Je suis une femme de nature. Je pensais jamais dire ça.

* Photos instagrammées *

This has been a mascara-thick day
I covered my face with a domino
only half fulfilled
yet my lips in bloom

All day long I have been trying
to protect myself from your echo
eardrums half pierced
by midnight sounds high

Waiting in a wagon as sweet
as a ride in the dark with neon
stars plastered around
and lips singing tight

I have to conceal everything
but I do burst sometimes, and I did
leave murmurs, heart
broken laughters in air

Had I a cigarette I would gaze
at its lit butt till my holes for eyes
are damaged again
yet there’s the moon

And now she’s making up for lightness
with a shower of Perseid lights
perfidious heartstabbers
rotten leftovers

With my acid smile and moon-drenched
blackholes I look at changing cities
and the midnight rain
fades both our colours.

*** This poem has been written with M83’s Midnight City in my earplugs – memories of rain and light – full moon still impeding my… normality? – full moon still working shifts on me. I hope you see a star fall. If not, at least you have many beautifully sad poems to read, here at dVerse Poets Pub. Oh, and by the way, the pic was modified with Instagram, again. ***

Il y a de cela un mois déjà, je m’embarquais dans la folle aventure du 20-Day ArtGift Challenge du fantastique AndHeDrew juste pour voir. Je devais donner une oeuvre d’art par jour, de préférence à un inconnu. Bon, j’ai plus ou moins respecté cette seconde partie, finissant par en donner la moitié à des amis slache connaissances.

Mais j’ai quand même pilé sur ma fierté de fille qui veut être lue mais pas dans sa face, et j’ai donné, de même, des haïkus souvent inspirés par la personne elle-même et ce que mon fouinage m’avait permis d’obtenir : titre du livre lu, sujet de la conversation au cellulaire, etc.

Ça a marché en maudine. Les gens étaient contents. J’ai eu des superbes conversations. Pis en plus, un poème (assez) bien écrit sur une fiche cartonnée, ça fait un maudit beau signet.

Je suis rendue accro (quoique toujours aussi gênée au moment du don), de sorte que j’ai décidé de continuer sur ma chire – et même d’en virer une plus solide encore. @Josianes m’a demandé un poème pour mettre sur son chien, et évidemment, j’ai immédiatement accepté. Je pense qu’y a pas que les humains qui méritent de s’orner de beauté (lire : je n’approuve la mode pour animaux que lorsque c’est BEAU).

Résultat : j’ai lancé, il y a de cela 15 jours, la série #poemsforpets (vous l’aurez peut-être vu passer sur Twitter, FB ou Instagram). Après avoir vu une photo de l’animal et eu quelques infos sur lui (son âge, son nom bien sûr, son caractère), j’écris un haïku (en français or in English) pour lui et son maitre. Pis je vous l’envoie par la poste en plus… tout cela au même prix que l’affection de votre pitou-minou-chou, c’est-à-dire rien. Ben, rien pour la seule place qui reste. Après, ça va changer.

Voici quelques exemples (rendus plus beaux grâce à Instagram) :

Pour le Winston à @Josianes

For @alimisses’s Igor

Pour Grégory Charles et Marlon à @annakarenine

Écrivez-moi un commentaire ici ou sur Twitter (@meme_aimee) si vous en voulez un.

To my dear Arman & Mélodie

1.
Cancelled vacation waved like a form
a disease, Montréal-like vibe.

2.
His Copenhagen waved like a flag
a regret, Oslo-night colour.

3.
Their Berlin, vibrant still like a wave
regretted, cemetery days.

Poems written for FormForAll, dVerse Poets Pub. Photos taken at Camellia Sinensis teahouse, and modified with Instagram.

I lay here apprehending the order of things
how the window enforces my view of peace
how the beams protect birds from the cat
how the light arrests every shape in their-

freeze-

I lay here apprehending
tension is mounting
the cat and I, sweating and swearing
under our broken breaths
where he detected power I
could only see laws, nature’s-

paws up-
freeze-

paws off-

I lay here within the order of things
how the squirrel ran away safely
how the fine glass maintained the protester in
how it prevented the cat from resting on
his stomach full with his view of peace

This poem was written for dVerse Poets Pub. Please visit other poets’ blogs and enjoy!
All pictures have been modified with Instagram.

On est allées faire un rallye dans le quartier chinois we rallied to Chinatown
that was a Scavenger hunt with no treasure

No treasure except for the tapioca pearls
it read pearls
you read peerls
you laughed at my
Rs

On est allées voir les gens se purifier dans Chinatown we saw purist people
there was a pure basement with no chest

No chest except for our moving hearts
hands rested
les mains restaient
immobiles dans les
airs

On est allées faire les allées and the aisles we sorted through allies
that read goddesses or godnesses

Il ne nous manquait que quelques lettres
quelques mots
pour tinter dans le vent
doucement comme des
ailes

***
Photo modifiée avec Instagram

In the subways I
I learnt to thrive
and you told me we’d never survive
grab your town’s handles we’re leaving

(we’re living
in a song
we’re living
in an arcade that’s out loud
that’s in there down there)

We’re moving past
we’re already passed

(there’s no such thing as staying
open
doors close anywhere around you
beware
of tripping fingers)

And all of the walls they built in the sixties never fall
and all of the art they built in the sixties never fall

(we fall on them
stick to them as flies attracted
primarily by colours)

Sometimes I can’t believe it

(and I don’t)

I’m moving into the night

(and as we fade we become
the same exact hue as
every other passenger)

BONUS TRACK (from 57,5 [ajku])
Ciel couleur métro
mes pas me mènent encore là
où je ne vais pas

*This poem was inspired by today’s dVerse Poets Pub and their inspiring prompt: Subway. As I am fond of my own town’s metro -Montréal- I wanted to share these poems and pictures (modified with Instagram) that represent it well. Please put some Arcade Fire and move to their sounds… as you wonder if you should fall asleep with the rumble or wake up with bright colours. And don’t forget to read other poets’ poems as well!*

(This poem integrates a few modified quotes from the song The Suburbs, by Arcade Fire.)