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Exercice de style fait pendant un atelier littéraire donné par Hugo Bonneville à mon cégep : ceci est un texte de chanson, hé oui, écrit en 30 minutes.

Couplet 1
Toute la session au fond de mes poches
Un p’tit porteclés tout rouillé
Un p’tit poids plume en temps de rush
Bientôt j’pourrai m’en délester

Couplet 2
Rien dans les poches, broue dans l’toupette
J’aurai des enjambées d’printemps
Aucun souci, j’saut’rai dans’ bouette
Mes souliers voyag’ront dans l’temps

Refrain
Je prends la clé des champs enfin
L’odeur des gares centrales m’enivre
C’est vrai que j’prends toujours un train
Et que l’erre d’aller me délivre

Couplet 3
J’t’enverrai tout plein d’cartes postales
D’villes où j’aurai perdu mes clés
T’inquiète y aura ni peur ni mal
Je reviendrai l’coeur tout doré

Refrain
Je prends la clé des champs enfin
L’odeur des gares centrales m’enivre
C’est vrai que j’prends toujours un train
Et que l’erre d’aller me délivre

(C’était encore plus chouette de l’entendre chantée.)

sur la commode une pile de temps acheté
en forme de mains craquantes
un sel et un sucre un baume
de chocolat sur les plaies de lit

les soirs de monadnocks tombent
stalagtites dans les paumes crispées
et la nuit des livres ne s’impriment pas
ailleurs que sur nos visages pâles

étourdis sans sommeil nous colorions
un peu à côté des mots, des chiffres
et des commentaires bourrés
à qui la faute, à quoi?

lorsque nos mains lâcheront les clés en un bruit
sourds aux apostrophes nous serons
incis entre deux couvertures
les doigts tachés de temps.

une série de haïkus dont plusieurs ont été publiés aujourd’hui sur Twitter (@meme_aimee)

1.
vacances
je prends 15 livres
à la bibliothèque

2.
vacances :
va donc jouer dehors!
j’apporte un livre.

3.
vacances
je me brule
les rétines sur les pages

4.
vacances
le ventilateur tourne
les pages trop vite

5.
vacances
quelle chaleur
dans nos cartes postales

6.
vacances
les pieds sur le sable
les yeux dans l’eau

7.
1er juillet
des boites et des boites
de livres à lire

8.
1er juillet
je déménage
mes poèmes sur papier

9.
1er juillet
je lègue un mur mauve
à la postérité

10.
1er juillet
visité l’appartement
et la bibliothèque

*** (Ah, et j’ai aussi mis un petit texte, écrit il y a quelques jours dans le bus, sur mon tumblr.) ***

Y a-t-il de l’espace en moi? Autour de moi? Je sais pas. 

Faut sonder le terrain, miner la planque, en tout cas autour de parce que si ça saute, autant que ce soit pas moi, ça.

Dans mon hôtel y a que moi, ah et puis peut-être un petit autel pour toi, tant que tu viens sans ta guitare.

Je fabule. C’est ça que ça donne, un cerveau soudainement plaqué de néant : on veut le meubler. Mettre des vacances en forme de tables et d’animaux, en forme d’évènements qui n’en finissent plus d’allonger le bras. Quelques dollars par ci, quelques rebords par là, quelques tas. Et quelques mois aussi, doublés… de mois. (Ils sont vraiment doublés, quoi.)

Je suis dans ma chambre californienne, vue sur la plage de papier journal. La radio se déplie et joue la farniente, la pétanque, la gelateria. Y a toujours un risque de bombe mais ça reste la crème, donc y a pas de mal. 

On a déjà vu pire que des raisins qui explosent parce que des taureaux leur pilent dessus.

Cette chambre n’est plus libre, non, non, vous n’avez pas vu le bordel? Le papier m’encombre, quand je n’ai pas les mains dans les poches, sur un verre, sur toi.

Ou sur un livre. 

Mais pas un récit de voyage. Parce que celui-là, j’y ai pas de place. « No vacance », ça dit sur ma porte. Let’s get back and work it.