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Le coeur à ciel ouvert.
Le coeur, ce malaise incessant.

Le coeur, cause à la fois de cet étranglement et de ma vie.
Le coeur, ce ramassis de déchirures.
Le coeur qui bat deux tempos différents. Le coeur pluriel.
Le coeur, (le coeur), …, le c-c-coeur, (le coeur).
Le coeur et sa demi-pilule rose quotidienne.

Le coeur, as-tu aimé?
Le coeur, ce ramassis de déchirures.
Le coeur qui brise par en-dedans. Les éclats des côtes qui encaissent.

Le coeur et sa nausée. Le coeur et ses lèvres.
Le coeur qui tire jusque dans le bas du dos.
Le coeur, raison et victime des élans catastrophiques.

Le coeur sous la main.
Le coeur qui survit comme un grand.
Le coeur qui passe à travers le corps.

Le coeur en fumée.

20140309-173544.jpg

Ce poème est un ramassis (augmenté) de tweets sur le coeur, composés une nuit de mal de coeur, entre le 7 et le 8 mars 2014.

Impro en écriture automatique ou presque. Pas d’écrit : qu’un dictaphone et une fille bored au bras dérinché.

Écoutez ici.

Dix mille
c’est quand ben même qu’un tas de zéros
en un,
deux paires d’yeux qui me watchent
pas écrire
avec le bâton levé comme un strap-on

Come
on
down, she says

as I have no idea where this is gonna lead me
j’ai du plomb dans l’aile
de l’essence dans l’autre
et un feu qui me mange entre les deux
j’voudrais dire 10 000 choses que j’pourrais pas
le un est de travers
dans ma gorge

ben bas :
cicatrice, un, croix,
un signe qui me transperce les deux seins
j’voudrais dire un tas de conneries que j’pourrais pas
c’est trop sérieux

dix mille
c’est p’têtre rien qu’un tas de barres dressées
de i au poing levé
d’l écartées
un paquet de warriors qui me watchent
pas rire
pas me faire de fun

ici-bas
ici bat un coeur, des fois
10 000 mots minutes
trois par trois

rien
de
nouveau

tout
de
travers

come
on
down.

Je suis de retour. Je ne vous laisserai plus, promis. Comme si les promesses et moi, ça faisait pas deux. Ou trois. Ou plus.

 

Un poème comme ça faisait longtemps, ci-dessous. Un carnet rempli d’un projet. Des dizaines de cartes po disséminées. Et un poème dans Poème sale, allez donc le lire.

 

Le retour comme un bon voyage

 

Poils de chat sur la ville

chute

à travers mes verres sales

je me revois tortue à Budapest

cosmonaute à Brno

en pleine ascension

 

Atterrissage sur pattes

chaleur

mon pyjama sent la cave moite

quel bonheur

d’y avoir été

araignée

 

Ronronnements contre ma gorge

clopes

comme autant de discussions qui éteignent

je nous ressens frencher

tu riais de moi

cochonnet

 

Miaulements au matin

caresses

une migraine comme cadeau de retour

plus aucun vêtement qui vaille

je suis devenue mie

pétrissez-moi

 

ou mieux laissez-moi tranquille

 

Morsure après débat

colère

cet appartement ne contient pas assez

de cartes postales

j’ai un chargement de timbres

déjà envoyés

 

Mottes de poil sur désert

calme

flux et refus d’ondes

contre mes yeux trop pleins

de beauté

et autres tristesses

 

Jouet lancé contre le mur

crisse

pourquoi ne le défonce-t-il pas?

mon poing dans l’air déconne

et tient une poignée d’euros

fort

Image

Mon âme aujourd’hui, une feuille d’érable
tombée, certes, mais aussitôt envolée
un appétit de terre et d’air
planté sur un corps de rosée

Il y a de ces jours où le coeur
veut aller plus vite que le respir
et s’enfarge dans la feuille sur le tapis
et ébrèche le bec de sa théière

Avec l’automne mon souffle est revenu
à la base, pu-er sur feuilles
question de décanter les battements
du reste des évènements réels

Les gestes ont dû reprendre le dessus
et les autres directions, dont la grâce
d’avoir été une feuille parmi tant d’autres
et peut-être aussi le chat

Mes mots coulent d’un coup, trois doigts
d’eau au fond du bol, et frappent
les parois pour rendre vert
ce qui reviendra à mon essence

Photos instagrammées. Suivez-moi: @meme_aimee.

Il y a de cela un mois déjà, je m’embarquais dans la folle aventure du 20-Day ArtGift Challenge du fantastique AndHeDrew juste pour voir. Je devais donner une oeuvre d’art par jour, de préférence à un inconnu. Bon, j’ai plus ou moins respecté cette seconde partie, finissant par en donner la moitié à des amis slache connaissances.

Mais j’ai quand même pilé sur ma fierté de fille qui veut être lue mais pas dans sa face, et j’ai donné, de même, des haïkus souvent inspirés par la personne elle-même et ce que mon fouinage m’avait permis d’obtenir : titre du livre lu, sujet de la conversation au cellulaire, etc.

Ça a marché en maudine. Les gens étaient contents. J’ai eu des superbes conversations. Pis en plus, un poème (assez) bien écrit sur une fiche cartonnée, ça fait un maudit beau signet.

Je suis rendue accro (quoique toujours aussi gênée au moment du don), de sorte que j’ai décidé de continuer sur ma chire – et même d’en virer une plus solide encore. @Josianes m’a demandé un poème pour mettre sur son chien, et évidemment, j’ai immédiatement accepté. Je pense qu’y a pas que les humains qui méritent de s’orner de beauté (lire : je n’approuve la mode pour animaux que lorsque c’est BEAU).

Résultat : j’ai lancé, il y a de cela 15 jours, la série #poemsforpets (vous l’aurez peut-être vu passer sur Twitter, FB ou Instagram). Après avoir vu une photo de l’animal et eu quelques infos sur lui (son âge, son nom bien sûr, son caractère), j’écris un haïku (en français or in English) pour lui et son maitre. Pis je vous l’envoie par la poste en plus… tout cela au même prix que l’affection de votre pitou-minou-chou, c’est-à-dire rien. Ben, rien pour la seule place qui reste. Après, ça va changer.

Voici quelques exemples (rendus plus beaux grâce à Instagram) :

Pour le Winston à @Josianes

For @alimisses’s Igor

Pour Grégory Charles et Marlon à @annakarenine

Écrivez-moi un commentaire ici ou sur Twitter (@meme_aimee) si vous en voulez un.

On est allées faire un rallye dans le quartier chinois we rallied to Chinatown
that was a Scavenger hunt with no treasure

No treasure except for the tapioca pearls
it read pearls
you read peerls
you laughed at my
Rs

On est allées voir les gens se purifier dans Chinatown we saw purist people
there was a pure basement with no chest

No chest except for our moving hearts
hands rested
les mains restaient
immobiles dans les
airs

On est allées faire les allées and the aisles we sorted through allies
that read goddesses or godnesses

Il ne nous manquait que quelques lettres
quelques mots
pour tinter dans le vent
doucement comme des
ailes

***
Photo modifiée avec Instagram

In the subways I
I learnt to thrive
and you told me we’d never survive
grab your town’s handles we’re leaving

(we’re living
in a song
we’re living
in an arcade that’s out loud
that’s in there down there)

We’re moving past
we’re already passed

(there’s no such thing as staying
open
doors close anywhere around you
beware
of tripping fingers)

And all of the walls they built in the sixties never fall
and all of the art they built in the sixties never fall

(we fall on them
stick to them as flies attracted
primarily by colours)

Sometimes I can’t believe it

(and I don’t)

I’m moving into the night

(and as we fade we become
the same exact hue as
every other passenger)

BONUS TRACK (from 57,5 [ajku])
Ciel couleur métro
mes pas me mènent encore là
où je ne vais pas

*This poem was inspired by today’s dVerse Poets Pub and their inspiring prompt: Subway. As I am fond of my own town’s metro -Montréal- I wanted to share these poems and pictures (modified with Instagram) that represent it well. Please put some Arcade Fire and move to their sounds… as you wonder if you should fall asleep with the rumble or wake up with bright colours. And don’t forget to read other poets’ poems as well!*

(This poem integrates a few modified quotes from the song The Suburbs, by Arcade Fire.)

Ex -iste
Base ta vie sur tout ce qu’elle a déjà été
tout ce qu’elle t’a promis en te nouant un ruban
au ventre
Devient partisan de ta reconstruction
et de ce que le temps t’a coulé comme carapace
autour

Pers -iste
Reçoit les ordres qui se peuvent
ceux qui te démontent les morceaux lourds de fonte
au fond
Perce tes yeux du rayon le plus blanc
jusqu’à t’en bruler les cônes de ton chemin
autant

être
exister

Passé -iste
Rétrograde jusqu’au centre mou puis clanche
fonds-toi comme une crotte de nez au mur
au palais
Passe outre tes règles de salubrité
celles qui t’enveloppent de ruban plastique
Achtung

sois
existe

Les derniers évènements m’ont tenue occupée loin de mes mots, mais ceux-ci reviendront en force très bientôt dans deux évènements d’écriture/lecture.

Tout d’abord à Montréal, le dimanche 25 mars, je me pointerai à mon premier micro libre lors de la soirée de slam bilingue du collectif Throw! Poetry avec Sophie Jeukens, au Divan Orange. Je travaille sur un texte bilingue sur les troubles alimentaires (mon clin d’oeil aux 25 ans de l’ANEB). La soirée commence à 20 h; soyez-y!

Ensuite à Québec, le vendredi 30 mars, j’écrirai en direct au Cabinet des idées reçues du Crachoir de Flaubert, de 21 h 30 à 22 h 30, puis participerai à la lecture publique subséquente (jusqu’à 23 h). Beaucoup d’auteurs seront présents : Marie-Charlotte Aubin, Marrie E. Bathory, David Bélanger, Marc Laliberté, Marianne Saint-Onge, Mathieu Simoneau… Venez imposer vos contraintes aux participants. L’activité commence également à 20 h.

Ouf… Je vous promets donc le texte du micro libre bientôt. Mais d’ici là, je vous donne un petit haïku de circonstance :

Dans mon carré beige
Entre une certaine lumière mais
Le rouge est filtré

(Vous l’aurez peut-être compris : je suis prise au travail, loin de la manifestation, à laquelle je ne peux malheureusement pas participer.)

PSssss Voici le texte récité à la soirée slam : Bubble
Et le texte rédigé sous contraintes : La grande cage