Archives mensuelles de novembre, 2014

sur la commode une pile de temps acheté
en forme de mains craquantes
un sel et un sucre un baume
de chocolat sur les plaies de lit

les soirs de monadnocks tombent
stalagtites dans les paumes crispées
et la nuit des livres ne s’impriment pas
ailleurs que sur nos visages pâles

étourdis sans sommeil nous colorions
un peu à côté des mots, des chiffres
et des commentaires bourrés
à qui la faute, à quoi?

lorsque nos mains lâcheront les clés en un bruit
sourds aux apostrophes nous serons
incis entre deux couvertures
les doigts tachés de temps.

Tintin et ses yeux échos et ses trois centimètres qui tiennent tout seuls

danse. Vous n’avez jamais vu Tintin danser

mais Radio Radio, Loco Locass, un pied à côté de l’autre

le vin déporte. Surtout en grande quantité

mais toujours à l’intérieur d’une bouteille, les autres verres

se choquent. Pas Tintin, toujours égal à lui-même, toujours trop

à l’aise, Bob Sinclar Mylène Farmer, les bonnes années Unity et Sky,

quand les Moldaves se réunissaient sur le toit – j’espère

que les miladies et chevreuils de ce monde verront dans le pied droit

la course, le prolongement de l’aventure dans une

chanson. Car si les couettes tiennent à la mousse, les mots

tiennent sur des lignes, minces traces laissées longue-vue sur l’oeil.