Archives mensuelles de mai, 2014

une série de haïkus dont plusieurs ont été publiés aujourd’hui sur Twitter (@meme_aimee)

1.
vacances
je prends 15 livres
à la bibliothèque

2.
vacances :
va donc jouer dehors!
j’apporte un livre.

3.
vacances
je me brule
les rétines sur les pages

4.
vacances
le ventilateur tourne
les pages trop vite

5.
vacances
quelle chaleur
dans nos cartes postales

6.
vacances
les pieds sur le sable
les yeux dans l’eau

7.
1er juillet
des boites et des boites
de livres à lire

8.
1er juillet
je déménage
mes poèmes sur papier

9.
1er juillet
je lègue un mur mauve
à la postérité

10.
1er juillet
visité l’appartement
et la bibliothèque

*** (Ah, et j’ai aussi mis un petit texte, écrit il y a quelques jours dans le bus, sur mon tumblr.) ***

le jour se déploie comme un ruban lent
tenu par une gymnaste aux bras ballants
en vain j’attends qu’il claque drapeau fier
mais ce monde est résolu à demeurer lent

même le soleil ballon en suspens dans l’air
le temps file mais les objets n’en ont pas l’air
peut-être comme le vin ne s’agite qu’à l’intérieur
mes pensées ne créent nul bouillon dans l’air

je lis un vers en monte le parfum d’une fleur
plus je vieillis plus je m’émeus des fleurs
quand le jour n’offre rien de grand à voir
je sens la beauté de ce qui vit puis meurt

la gymnaste laissera tomber son ruban au soir
elle ira vivre portes closes comme tous le soir
je boirai un verre pour faire tourner le monde
car rien de plus immobile que la nuit noire

je cherche un rythme qui pulse les secondes
du vide de la nuit je crée mon propre monde
où de ma coupe de vin en fleurs s’élèvent
en rubans toutes les effluves du monde

coupe tiens bon jusqu’à ce que le jour se lève
dans les vapeurs de vin que des bras s’élèvent
qu’ils tiennent en l’air sans tremblement
un ballon rouge rubis en bons élèves

*** Je viens de lire Rubayat d’Omar Khayam (trad. Armand Robin chez Gallimard) et j’ai eu envie d’écrire des quatrains perses moi aussi.***