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je n’écris pas souvent sous l’effet de la métacognition

mais il fait parfois bon frapper

à sa propre porte

pour l’heure du thé, du fond

en forme de pirate, d’ancre, d’échine

étirer une carte conceptuelle au trésor

je viens avoir sur moi une perspective critériée

j’apporte un moniteur dont les sauts conceptuels

restent à flot avec mon beat

résonnent dans ma ligne de pensée magique

où énergie est magie et cognition

à la deux

je n’ai pas envie d’écrire juste de trop lire

pour que tout se déplace en orbite

d’un oeil à l’autre, des auras

d’argentique bonheur

de ne pas me voir

trainée au fond d’un bac

à ma remorque j’ai un portfolio d’études

contrastées, un temps de réflexion,

un plongeon au pays du sol et un relever

l’urgence au fond, les tempes à l’air

du temps a passé peu importe

je bois toujours le buvable

à l’heure de l’ignorance étale

je tire un tapis entre mes jambes,

y trouve des fleurs, beauté

normative, odeur de chien mouillé

les chiffres en ligne ont défiguré l’empan

je me les jette à la figure

à l’heure de l’autoévaluation

j’ai déjà tourné les talons d’un quart de tour

et la seule chose que je laisserai

me défigurer

est la tasse de thé froid

comme je l’aime.

Quand mes étudiants écrivent, j’écris aussi. Moments de poésie durs à croire s’entrecroisent dans une salle
grise comme fer, aux sommeils rideaux et aux écrans tirés jusqu’en bas – nous traçons le familier, faisant comme si nous ne voyions que lui.

Je pose ici mon calligramme d’aujourd’hui. Le sonnet de la semaine dernière (sera terminé et) viendra s’y ajouter.

IMG_7775.JPG

On est allées faire un rallye dans le quartier chinois we rallied to Chinatown
that was a Scavenger hunt with no treasure

No treasure except for the tapioca pearls
it read pearls
you read peerls
you laughed at my
Rs

On est allées voir les gens se purifier dans Chinatown we saw purist people
there was a pure basement with no chest

No chest except for our moving hearts
hands rested
les mains restaient
immobiles dans les
airs

On est allées faire les allées and the aisles we sorted through allies
that read goddesses or godnesses

Il ne nous manquait que quelques lettres
quelques mots
pour tinter dans le vent
doucement comme des
ailes

***
Photo modifiée avec Instagram

There is a hole in my vision. There is an open field for many more words in my perspective.

And guess what? I’m not using it. I’m jumping through this empty piece of me to avoid being trapped; But instead, I’ve trapped myself in a whole process of hide and seek.

What’s that whole life of dissatisfaction and missing parts, anyway?

I’d prefer to have the complete puzzle, unbroken, from the start. Two pieces would be enough for me, thank you very much, I’ve had enough.

A perfect life without headbreaking, that is. But that’s not what I got, nor what you have.

Anytime I start a new day the challenges frighten me to the marrow. Anxiety creeps up my spine and spin my head. I’m longing for these holes in between classes, these holes I’ll be able to step back in.

But then what do I find? Mean times.

Reflexive times, of course, but ô combien scary sometimes. I don’t know how to be whole when I am not working.

Correction: I can BE whole but I can’t FEEL it.

I thought I was lacking time for myself, but I am not. I need space in my mind, space in my body, acceptance of what is, gusto to write. Not just unwork.

That is: I need to make a bigger, deeper hole within me, not in my schedule. And then fulfill it (with thoughts, writings, coffees, loves, pictures, airs, purrs).

I need a whole lot of jigsaws for me to work on.

« Les si n’existent pas. » « Mais si, ils existent! » « Mais non, on dit ‘Mais oui’, ici. »

Avec des si, on va à Paris, c’est connu. Les Parisiens ne peuvent venir au Québec qu’à coups de oui, toutefois.

Justement, et si si et oui étaient des équivalents parfaits?

Prenons le si qui n’aime pas les -rais, celui-là même que je dessine à la craie chaque fois que je veux faire pouffer mes étudiants. Et si celui-là aussi n’était qu’un appel à la vie qui bat?

À la vie qui se débat…

Avec des si, on va à Paris, oui; en fait, on va n’importe où. (On ira pour vrai, du coup, ayant déjà posé ce mot assez souvent pour pouvoir traverser à gué.) Le si a son pouvoir musical, presque, ce pouvoir de rendre une folie possible l’instant d’une syllabe… Prononcé avec les yeux pétillants du oui, il donne envie de se lancer dans l’espoir à pleines dents.

Même le si du regret a son pouvoir imaginatif : du beau matériel à histoires et à leçons, qu’on y retrouve. Mais si j’arrêtais de regretter, tout simplement… Mais si cela m’empêchait de puiser dans ma douleur passée la lumière glauque qui donne l’élan d’écrire?

Et qui donne l’élan de communiquer…

En primeur, je vous lance mes si les plus fous. On se gâte.

– Si je me lançais dans l’écriture sans retenue, avec confiance en mon talent? Si j’allais montrer mon travail à plus de gens?

– Si j’écrivais plus, tout simplement?

– Si je consacrais un peu de temps chaque jour à un projet d’écriture qui me tient à coeur?

– Si j’organisais une lecture de poésie?

– Si j’arrêtais de voir ma situation financière comme un obstacle, et que je comptais mon argent positivement au lieu de négativement?

– Si j’avais confiance que l’argent viendra en quantité suffisante?

– Si je donnais à plus de gens le gout d’écrire et d’apprendre une langue?

– Réciproquement, si j’ouvrais plus mon coeur et que je me laissais toucher/emporter par les histoires des autres?

– Si j’acceptais mon corps, mon esprit, mon âme comme ils sont?

– Si j’acceptais mes erreurs et que je m’en excusais?

– Si j’aimais librement sans avoir peur de perdre l’autre?

Bref, si j’osais…

Le premier pas est fait. Le vide est là, devant moi. Mais si, au lieu de tomber dedans, je me mettais à sauter d’un nuage à l’autre?

Je flotterais, sans doute. Un peu comme maintenant.

Winter has started at last, and so has my life, or so it seems.

November had stretched and stretched for too long – hibernation had to end. And the child heart had to come back – the one that’s pushing colleagues in the snow, jumping over snow benches, not caring about borrowing phrases from one language to another, not caring about anything at all, in a way.

The weight of the snow is slowing me down when I’m walking, leaving me more time for a few reflections. A few dances, too, hidden under pretended slips on the coat of ice.

Winter has reminded me that I was happy. Winter has reminded me that I could choose my happiness. That I had to choose it, somehow.

What does that mean? I need to say yes to what makes my heart pump. I know I need both extremes to live; I’d already come to that conclusion earlier. Today, it meant dream through two extra hours of sleep – sip through a latte made by loving hands – stumble upon great poetry I don’t understand and love the fact that I don’t understand it – and later, go dancing in the snow, under starry and city lights.

But I’m not only saying yes to the weekends. I say yes to the purpose I’ve had for a year full-time now: My job as a French teacher, and the numerous connections revolving around it. My life is not about looking perfectly white and brilliant in front of a blackboard; It’s about giving whatever I have – knowledge, patience, empathy, encouragement – to students and see them move forward. (Even see them cut through a snow bench sometimes.)

Thanks to Sui Solitaire and her book the thing about thin for that smooth reminder. (A book review coming up on this blog!)

It may all be about jumping out from oneself and see things differently. For my part, I’ll step into the snow, where the cold bites… and brings back to life.

Maybe I was just meant to make angels. I’ll make mine, and then help a couple angels make themselves.

Let’s help each other, OK?