Archives mensuelles de août, 2012

Bottles by Borg de Nobel / http://borgeous.wordpress.com / used with permission /

The best bottles remain hidden deep down in history
of the self-
contained people and words, self-
contempted.
Sometimes they do come back floating
(because they’re obviously empty
of liquor and passion)
and when they cross the line
between white lies, dregs, and what-
ever lies beneath
your breath charges itself
with flavors you thought you had already let go of.
Red is the background to your battle
and is the path to reclaiming your head.
Red is the look you give whenever you focus
on the box of your life that you opened,
screwed,
and puked on your own shoe-
shore.
There are bottles we might as well
keep locked under the sea
with their words and labels in and on
and run away from the beach
as there were better tomorrows
stored in glass somewhere
for us to take home.

* Thank you to dVerse Poets Pub and their prompt for today, Borg de Nobel‘s work. Please have a look at their websites. *

Il y a des jours comme ça où mon coeur se meut mais que moi je veux juste me lover. Lui il fait boum boum boum mais juste par en dedans par exemple. Ça sonne dur, surtout quand il se pitche de tous bords tous côtés, arrachant presque une couple de ligaments en passant.

Tsé, quand il y a juste la basse qui te réconcilie avec le rythme naturel des choses, ben tu te dis que t’as le choix entre te ploguer des fils blancs en intraveineuse (monitorage au RPM près) ou ben te crisser des autres pis juste danser quand ça tente à ton coeur.

L’autre jour, je vous mens pas, il a tellement jumpé que j’en ai avancé de deux pouces, drette de même là. J’ai crié, j’avais pas le choix. On se fait pas avancer de même par son coeur, dans la vie; me semble qu’on décide le moindrement d’habitude. Là je savais pas trop où il voulait me mener, ça fait que je l’ai pas suivi. J’avais peur de pus juste avancer qu’en sautant.

Moi j’avais envie de me sacrer à terre pis de brailler en me tenant sur mes poignets pis en regardant le béton. En voyant pas le béton. En faisant semblant que je retournais en enfance pis que je savais pus que si je me cachais les yeux pour pus voir, ben le monde existait encore.

J’aime ça le béton. C’est frais, pis ça réveille en clisse quand tu te cognes dessus. Ou ben ça endort, ça dépend des jours.

On dirait que la vie, ça avance par (à-)coups. Des fois ça recule aussi, mais ça a au moins la décence de bipper pour avertir quand ça va le faire. Mon coeur, l’autre fois, il m’a rien dit : il m’a juste précipité dans le vide. Bon, le vide, ça a l’air que c’est relatif, cette affaire-là. Mais pour moi, une craque dans le trottoir, c’est comme un petit vide. Un espace entre deux pas où j’avais pas prévu de piler, aussi. On a les vides qu’on peut.

Des fois on a des pleins aussi. Plein de battage de cage thoracique, genre. Plein d’amour à donner qui se perd à chaque envolée rythmique. C’est plate, parce que là j’ai tellement peur de mon coeur pis de ses humeurs (bileuses) que je me sacre à terre dès qu’il capote.

Pis là, je me tape soit une commotion, soit une crise de braille en voyant pas le béton. Faique au lieu des gens touchés, ben y a juste un trottoir.

J’avance peut-être pus, mais on peut pas dire que je recule non plus. Je fais juste rester là. Encore une couple de beats.

Comme plusieurs, j’aimerais avoir le beurre et l’argent du beurre. Ou plutôt, le gout et l’argent du beurre. Car le produit dans mon corps ne m’intéresse pas; seule la saveur m’importe.

(Mais l’odeur du beurre qui reste imprégnée tout autour de ma bouche après le blé d’Inde, je sais pas.)

Le Bi Luo Chun que je bois est tout en beurre. J’y goute les après-midis de fous rires arrosés de P’tit Beurré (en chinois, Dayulin). J’y goute aussi les deux biscuits Petit Beurre qu’on pouvait manger chez grand-maman, avec une salade de fruits en canne – et si on pognait une cerise, le jack pot!

Attendez, je pense que c’était plutôt des Social Thés. L’esprit est un serpent qui se mange la queue, pensai-je en me reversant une tasse.

Le gout du beurre : Montréal, toutes les théières vidées, les fous rires répandus, les crèmes glacées testées, les belles personnes checkées, les danses transées, les cafés-clopes pris sur le coin de la rue en se pensant (plus hot qu’) à Paris.

(Wait… did I just make this last one up? Oh well.)

L’argent du beurre : New York, la vue sur le pont Geo Washington Br, les cerisiers dans le parc, le marché aux puces hip de Brooklyn, les lucioles, toutes ces photos pas encore prises, et même du bon thé, maintenant.

New York, et toutes ses insécurités. New York qui veut apparemment que je reste, lui qui me bombarde d’Arcade Fire et de Bi Luo Chun.

New York, c’est l’argent qui brille sur la table comme un couvercle de théière qui nous renvoie notre sourire. Qui nous rappelle qu’on existe, et qu’on peut donc bouger, aussi. Explorer. Gouter.

Le gout du beurre s’altèrera peut-être un peu – surtout si on le laisse sur le comptoir – mais il restera là, un réconfort un peu tourné à laisser fondre dans sa bouche pour se donner du courage.

This has been a mascara-thick day
I covered my face with a domino
only half fulfilled
yet my lips in bloom

All day long I have been trying
to protect myself from your echo
eardrums half pierced
by midnight sounds high

Waiting in a wagon as sweet
as a ride in the dark with neon
stars plastered around
and lips singing tight

I have to conceal everything
but I do burst sometimes, and I did
leave murmurs, heart
broken laughters in air

Had I a cigarette I would gaze
at its lit butt till my holes for eyes
are damaged again
yet there’s the moon

And now she’s making up for lightness
with a shower of Perseid lights
perfidious heartstabbers
rotten leftovers

With my acid smile and moon-drenched
blackholes I look at changing cities
and the midnight rain
fades both our colours.

*** This poem has been written with M83’s Midnight City in my earplugs – memories of rain and light – full moon still impeding my… normality? – full moon still working shifts on me. I hope you see a star fall. If not, at least you have many beautifully sad poems to read, here at dVerse Poets Pub. Oh, and by the way, the pic was modified with Instagram, again. ***

Les mêmes bleus m’assaillent qu’à Hiroshima. L’orage darde ma fenêtre de rayons, boules de feu surgies jusque dans ma gorge. Il est plus facile de courir sous la pluie que de pleurer toutes les larmes de son corps, m’a-t-on dit; je suis d’accord mais figée dans la peur de l’éclair.

La peur de l’éclair de génie. La peur du commencement.

La bombe aujourd’hui, il y a 77 années-lumières. La bombe et ses milliers de fins et de commencements. (Si on peut parler de commencements dans ce cas, alors la peur est valable : la peur du renouveau hors des limites de la conscience – et de la confiance – humaine.)

Pourquoi ce soir, la sortie est-elle devenue si dure, si intransigeante? Pourquoi la pluie laisse-t-elle tomber des couteaux sur les pauvres coeurs des passants? Pourquoi les seules photos possibles sont-elles bleues, grises, noires?

J’ai à nouveau le coeur gros comme une Biosphère, et les fuites faciles. Mais quand l’histoire me rentre dedans en un coup de tonnerre, il n’y a pas de fuite possible; que des sentiments.

She had a purported sense of loneliness back then
back there,
a purposely avoidant stare
of the clearly ambiguous type.
As words were raging and raving
around her like unleashed katanas
or revolving doors,
she raced to hide into tapioca pearls
– the one time she had found some, debutante’s luck –
or apples as big as her face,
hesitant.

Buying food out of a 500 yen coin
biking it off,
soon biking from one konbini to another
without buying anything
’cause nothing was worth more than emptiness,
the sword-carved and stud-crafted sort.

She only had words and shame coming out,
an acid string she would fill her room with
in small bundles of well-known acrimony

Of the rigid type, she was
most unlike me this poem this story
telling with many directions and blunders
how she came to be me.

Okāsan had a pure sense of connection – she still has
even though she’s not okāsan anymore –
with her purple art stare-making
up the clearly extrovert type.
(I bet she, the one that’s I, became a little like her, the one that’s she
over time spent
and money in konbinis
over food that we did eat.
But I am skipping steps now,
avoiding the core
that’s essential
as usual.)

CORE (to be sung over and over, as there is no other verse to come):

As she made me list all the times in my life
I had been saved by luck or whatever
I wanted (it) to be,
she set a dim fire in my heart,
the one that tastes like matcha
gently rocking.
Then as if not enough she put out
my burning hand with hers,
and I can still feel raging and raving katanas,
a hurl of untouched coins,
my metallic bubble of fear shaken up
for not having been touched in eight months
(inside or outside).

*This poem, her/my story in Ōsaka, was written for dVerse Poets Pub, and will most probably be published in my upcoming ebook, Borders.