Fidèle à mes habitudes, j’invente de l’argent et je vis au-dessus de mon portefeuille plutôt moyen. Je fais comme si je n’étais qu’une voyageuse au Japon, et non une habitante. C’est rassurant, la temporarité, à défaut d’être relaxant. En fait, si, c’est reposant, de suivre le flux et le reflux sans s’ancrer, peu importe ou ça nous mène.
Hier, j’ai suivi le flux de la pluie, et je me suis retrouvée toute nue dans des bains thermaux, entourée de Japonaises en congé. J’ai fait une Amélie Nothomb de moi, et je suis restée dans l’eau jusqu’à ce que je me demande si j’allais réussir à sortir sans m’évanouir. Une cure de chaleur, de douceur, de minéraux (de radium ?)… J’en aurais pris encore. Je serais restée dans ma bulle, immergée jusqu’au cou, jusqu’à ce que mon corps ratatine et puis s’efface dans l’eau…
Je profite du Japon, de ses sources thermales, de ses curiosités culinaires, de ses thés en bouteille petto, de ses transports efficaces et surpolis (bon, les toilettes turques en mouvement, on s’en passerait…). Je suis une voyageuse dans l’âme. Je fais le plein de moments, et le reste je m’en fous.
Tant pis si le Japon se retrouve le bec à l’eau.