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Le premier jour de l’hiver, j’ai eu une tempête.

Quand je me suis réveillée, l’appartement était tout blanc et froid. Le bonhomme de neige à mes côtés avait été éparpillé au vent. Mon corps était sans marque, comme par magie. Mais ma tête était dans un blizzard terrible.

Je me suis levée, enroulée de flanellette, et j’ai mis mes mitaines rouges d’enfant. J’ai déterré Ce Chat, qui s’était creusé un fort sous la couette. Il y avait des glaçons de pris dans ses moustaches, mais il était intact, c’est-à-dire miaulant. Sa plainte se perdait dans le vent.

J’entendais un crépitement de radio dans mes oreilles piquantes : travail… fermé… aujourd’hui… maison… dodo. Mais mon appartement enneigé, je devais trouver mon cocon ailleurs, à l’extérieur, le temps de laisser fondre tout ça. Braver le froid qui déchire et met à nu. Perdre mes pensées une à une au rythme de mes orteils. Trouver une sorte de paix dans la grisaille miroir pour pouvoir mieux affronter le blanc perçant, ici, en dedans.

Aller voir ailleurs où je suis.

J’étais dans le bus, surchauffée. J’étais dans un café, branchée. J’étais dans une salle de spectacle, bondée de bonshommes sans neige. J’étais dans une pizzeria, cassée. J’étais sur le trottoir, errée. J’étais dans un salon de thé, noyée. J’étais dans un bar, empêtrée. J’étais dans le métro, trouvée.

Oui, j’étais là, dans le métro. C’était bien moi que tu as vue derrière la vitre plastique, celle sur laquelle j’ai cogné de ma mitaine rouge. Oui, cogner m’a réveillée. Oui, tu m’as souri, tu m’avais reconnue. Oui, je m’en allais chez moi.

La tempête s’était calmée. J’avais eu une tempête.

Je suis rentrée dans mon appartement nickel. La neige avait fondu avec le chauffage au fond. Il restait des flaques d’eau que Ce Chat léchait avec application. J’ai enlevé mon manteau et mes mitaines rouges pour poser mes doigts et mes cuisses aussi rouges dans les couvertures. Mes vêtements avaient été gris. Tout le reste de mon corps était blanc. Tout le reste de mon corps n’était pas de glace.

Le premier jour de l’hiver, il y a eu une tempête.

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Il y a des jours comme ça où mon coeur se meut mais que moi je veux juste me lover. Lui il fait boum boum boum mais juste par en dedans par exemple. Ça sonne dur, surtout quand il se pitche de tous bords tous côtés, arrachant presque une couple de ligaments en passant.

Tsé, quand il y a juste la basse qui te réconcilie avec le rythme naturel des choses, ben tu te dis que t’as le choix entre te ploguer des fils blancs en intraveineuse (monitorage au RPM près) ou ben te crisser des autres pis juste danser quand ça tente à ton coeur.

L’autre jour, je vous mens pas, il a tellement jumpé que j’en ai avancé de deux pouces, drette de même là. J’ai crié, j’avais pas le choix. On se fait pas avancer de même par son coeur, dans la vie; me semble qu’on décide le moindrement d’habitude. Là je savais pas trop où il voulait me mener, ça fait que je l’ai pas suivi. J’avais peur de pus juste avancer qu’en sautant.

Moi j’avais envie de me sacrer à terre pis de brailler en me tenant sur mes poignets pis en regardant le béton. En voyant pas le béton. En faisant semblant que je retournais en enfance pis que je savais pus que si je me cachais les yeux pour pus voir, ben le monde existait encore.

J’aime ça le béton. C’est frais, pis ça réveille en clisse quand tu te cognes dessus. Ou ben ça endort, ça dépend des jours.

On dirait que la vie, ça avance par (à-)coups. Des fois ça recule aussi, mais ça a au moins la décence de bipper pour avertir quand ça va le faire. Mon coeur, l’autre fois, il m’a rien dit : il m’a juste précipité dans le vide. Bon, le vide, ça a l’air que c’est relatif, cette affaire-là. Mais pour moi, une craque dans le trottoir, c’est comme un petit vide. Un espace entre deux pas où j’avais pas prévu de piler, aussi. On a les vides qu’on peut.

Des fois on a des pleins aussi. Plein de battage de cage thoracique, genre. Plein d’amour à donner qui se perd à chaque envolée rythmique. C’est plate, parce que là j’ai tellement peur de mon coeur pis de ses humeurs (bileuses) que je me sacre à terre dès qu’il capote.

Pis là, je me tape soit une commotion, soit une crise de braille en voyant pas le béton. Faique au lieu des gens touchés, ben y a juste un trottoir.

J’avance peut-être pus, mais on peut pas dire que je recule non plus. Je fais juste rester là. Encore une couple de beats.

Ex -iste
Base ta vie sur tout ce qu’elle a déjà été
tout ce qu’elle t’a promis en te nouant un ruban
au ventre
Devient partisan de ta reconstruction
et de ce que le temps t’a coulé comme carapace
autour

Pers -iste
Reçoit les ordres qui se peuvent
ceux qui te démontent les morceaux lourds de fonte
au fond
Perce tes yeux du rayon le plus blanc
jusqu’à t’en bruler les cônes de ton chemin
autant

être
exister

Passé -iste
Rétrograde jusqu’au centre mou puis clanche
fonds-toi comme une crotte de nez au mur
au palais
Passe outre tes règles de salubrité
celles qui t’enveloppent de ruban plastique
Achtung

sois
existe

Voici le texte de la nouvelle qui a été envoyée au concours de nouvelles de la Zone d’écriture… sans succès. Je me permets donc de la partager avec vous.

Et l’on se perd, et l’on s’allonge, et l’on commence ses dires par et et une euphonie.

Autant dire qu’on commence par l’inutile. Ou par les artifices réservés aux seuls maitres et maitresses du style, ces visages jaunis posés comme des idoles devant les classes de jadis.

Martine le sait, elle qui multiplie les mots comme remparts contre les regards inquisiteurs. Ironiquement, elle écrit et écrit des milles, des millénaires de papier pour se protéger du jugement de cette ancienne professeure de littérature française. Une momie, s’il en est une.

En fait, il en est deux : Martine s’est momifiée également. À vouloir s’écarter, elle s’est perdue dans l’autre.

Les règles et les genres seront allègrement digressés, choisit-elle, sans se douter que de l’autre côté de tous ces murs de carton poreux, deux ou trois jeunes écrivains vivent la même révolte. La momie ancienne prévoit déjà, d’ailleurs, un futur littéraire des plus simples.

Pas composé, donc. Pas proche, non plus. Que des choses qui arriveront d’elles-mêmes, dans le temps comme dans le temps, tout d’un bloc. Comme le mal du matin, comme le succès incertain, comme l’averse éternelle qui se rue sur son réveil.

« Ça y est, l’avenir est là », constate-t-elle lorsque le blanc de l’écran lui heurte les yeux. La propreté, l’étincelance, les jets d’encre parfaitement encadrés qui défilent sur son écran offrent un contraste pénible, lui semble-t-il, avec les daguerréotypes des auteurs d’antan. Tous se parlent, se battent plus vite qu’elle, lui tournent le cœur vers toutes les inquiétudes possibles.

Sauf vers celles qui comptent, celles de ses mots. Celle des mots d’une génération, étalés et cousus ensemble par son propre fil.

Martine n’arrive plus à synthétiser. L’exercice la mène invariablement à repiquer par ci par là, mais à ne rien changer de la longueur du flot ininterrompu de banalités. C’est une catalogne moderne, qu’elle tisse. Une œuvre unique, certes, par sa disposition de chaque lettre et de chaque mot dans la page, mais qui n’en sera cependant pas moins indistinguable de celle de sa voisine.

Étourdie par le défil, Martine sort sur le balcon. « La cigarette m’inspirera », souffle-t-elle.

Sinon, ce sera la pluie, ou la couche de tabac sur sa langue l’empêchant de gouter, ou l’inertie plaquée au sol par les métaphores qu’elle s’explique mal.

Martine s’empoussière à chaque pouffée. « Très bien, je jaunis, je me rapproche des spectres de ces auteurs passés. Je me rapproche de la mort. »

Son rêve ultime, la parution de son œuvre posthume, lui apparait dans tout son sublime. L’apothéose d’une vie trop ramée lui apparait dans un seul moment vécu par d’autres. C’est d’ailleurs la trame de sa vie, son invécu.

De son balcon, elle a vue sur l’appartement voisin. Par la fenêtre, un écran bleu la nargue, lui rappelant que le travail n’est pas que rêve, et que de toute façon, même son rêve n’avance pas.

Elle se penche par-dessus la rampe pour faire tomber sa cendre trop loin d’elle pour que ce soit naturel, et accroche au passage son regard dans la vitre et ses reflets aveuglants.

Une main sur la balustrade, une main tenant la cigarette maintenant éteinte par le pluie, Martine scrute en avant, les yeux dans l’eau. Une page blanche, lumineuse; des mots étalés dans un flou artistique et sans doute poignant; des feuillets juste assez étendus et écornés pour qu’il soit clair que la voisine est une bonne auteure.

Et Martine, elle, ne réussit qu’à être à la hauteur du balcon, même pas à celle de sa vie. Et qu’à commencer ses phrases par de pitoyables et.

Même les volutes ne se répètent plus. Martine est enveloppée d’une aura de clarté, pour la seule fois de sa vie d’ailleurs. Pour le seul froid qui la tance.

Le blanc vide la tente. Elle tend la main toujours plus loin par-dessus bord, question de se saisir du plus de mots possible avant d’être balancée en bas. Avant d’être en suspens. Avant d’être suspendue sur un mur, comme une obsession.

Martine ravit tout ce qu’elle peut, surtout l’impression d’être inadéquate, scellée dans sa peau par la seule présence de sa voisine qui écrit, elle aussi. Qui écrit mieux, aussi.

Le ravin lui revient en tête. Le ravin. Le ravin. Elle ne peut plus taper d’autre mot du bout des doigts sur la rampe. La cigarette, tombée depuis longtemps, simule un corps mou, le sien, si seulement son œuvre posthume était prête.

L’urgence de mourir la première. Avant même les mots ?

Saisie, Martine traine sa trombe d’eau jusqu’à l’intérieur, puis s’assied misérablement devant son clavier jauni, qu’elle lave malencontreusement. Le soupir qui suit s’éternise en adjectifs et en adverbes.

Ses doigts tachés des mots de l’autre traceront des pages et des pages, des analyses d’analyses, dans une langue insipide. Elle aurait dû être partout à la fois, de toutes les conversations effilées, devant tous les écrans pour saisir le gist d’un coup de poignet habile.

Le coup de poigne d’une génération se porte bien.

Le coup de règle lui tranche les doigts. La momie, penchée sur elle, lui souffle fétidement, presque fatidiquement, des mots déjà existants.

Mais Martine résiste. Le flot est interrompu. « Les mots d’autrui ne pourront plus se frayer un chemin sur mes pages », se convainc-t-elle. « Seule la pure synthèse s’échappera de mes lèvres. »

Elle se drape des mots des autres, d’abord, dans un sursaut d’organisation. Elle se lance dans l’archéologie des gemmes des autres. Les fautes d’orthographe et autres entorses ne la gênent même pas; Martine est déterminée à recenser ce qui existe à l’extérieur d’elle-même, et à se repenser par la négative. Pour faire changement.

Ses rouleaux de papier momie lui serviront désormais à éponger tous ces dégâts, ces espaces souillés par les autres, qui l’empêchent de joindre son rêve.

Est-ce le jaune ou le blanc qui l’attire le plus, finalement?

« Je ne sais pas. Pourtant, je sais, au fond de moi, avec force et clarté. Je sais ce que je veux. Mais je me balance; et ça aussi, je sais que je le veux. »

Martine est obnubilée par sa tâche de double destruction : elle tape et efface de plus en plus rapidement, elle efface à la fois les mots qu’elle essuie et les mots imprimés sur son torchon. Elle se persuade qu’elle crée – un véritable mess.

La chute approche. Les lambeaux de papier mouillé étincèlent contre l’ordinateur. Une fois les vies des autres absorbées, volatilisées, Martine pourra vivre. Ou plutôt, survivre après l’extinction.

Martine grelotte. Sa chair se soulève, ses dents écrasent les mots qu’il lui manque. « J’ai froid; je ne sais plus comment le dire », semble-t-elle murmurer.

Se couvrir de papier détrempé ne sert à rien. Sortir sur le balcon, encore moins. Il faut pourtant qu’elle fasse quelque chose : ses mains tremblantes n’arrivent ni à enfoncer des mots dans l’écran glacé, ni à les supprimer de l’espace. Elle ne peut que fleurer sa fin.

Et elle perd, et elle longe sa dignité d’auteure qu’elle ne sera pas. Elle pose pour sa postérité, tournant son visage squelettique vers le mur terni.

Sur le mur, la photo de Martine retournée. Dans le dos de Martine, un mot pas même griffonné. À la place, il demeure posé sur les lèvres, comme une réticence : « Et… ? »

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Lire les nouvelles d’autres auteurs sur leur blogue :

À vue d’oeil (Daniel Grenier)
La fin des glaçons (M.)

Sa vie : un amas de chiffres qui manquent. Une éternelle soustraction, à laquelle ne résistent même pas les ratures dans sa to-do list. Tout doux à son oreille son oeil, le son de sa vie. Car les ellipses ne cachent trop souvent que ses fuites paralysées dans le rien.

Dans le vent, ses fiertés écourtées. Dans le ventre, ses peurs éparpillées. Dans le sang, ses rêves émerveillés.

Elle égrène ses verbes un à un dans son verre de vin, revivant le creux qui se trouve devant ses pieds. Ce creux, elle le connait bien pour l’avoir vécu dans toutes ses aspérités; à dire vrai, elle le redépose dans toute sa splendeur devant chaque matin, pleine d’espoir de revivre la même chose.

Sa vie est un trou en forme de spirale. Un entonnoir qui n’avance pas, comme tous les entonnoirs. La radio qui s’éteint en plein milieu d’une chanson. Un ver condamné à se répéter et à tourner en rond.

Rond, comme un zéro. Bleu. Blanc. Les couleurs du néant, de l’anéantie. Pour elle les chiffres ont chacun leur couleur, et ce, depuis la nuit de ses temps. Ainsi va le monde, pense-t-elle, s’additionnant de toutes les couleurs jusqu’à ce que quelqu’un appuie sur la touche Delete. Ce quelqu’un, ce pourrait être elle, ce pourrait être son chat. Ce pourrait être la personne qui ne se manifeste pas, qui ne disparait pas dans son trou à sa place.

Chaque soir, avant de s’évanouir sous sa couette, elle fait le décompte de sa journée : elle énumère les choses qu’elle n’a pas faites puis, après en avoir conclu à son inexistence, elle se fond dans le sommeil.

Jusqu’à ce qu’un parfum de manque l’attire hors de ses gonds. Saisissant son carnet de rêves, elle le remplit de tâches multicolores, vidant par le fait même ses stylos et son potentiel.

Un jour fera-t-elle peut-être table rase, et sa rage enverra alors valser toutes les couleurs qu’il lui reste.

Tonight I needed to start on a quote (Interpol, Memory Serves). Memory serves me, and I’ll wait to find if it serves you too.

I don’t know how my soul is served when I drench it back with the Sea of Japan, my own see of Japan, that is to say a cover. A crossover. A mix of filling music, and quenching readings. Quenching livings.

My stay was a whole lack of words.

Now I’m listening to its echo, glistening echo. And as I somehow feel it has come to a halt, I remember again, buckling up all these wineful tears. A bucketful of these.

Music serves me: It triggers a reaction in my soul, the same as I used to have. A reaction in my soul, the same as I used to. Have. An unused word.

A little more wine. A little more food. All the same, you fool. Me fool.

The bucket is not full to the rim yet. Try it on, cry a little faster, cry a little further, down to a place where there’s nowhere to stay.

How can a music crave its way so hard to my heart? How can I love so deep that a whole country in me shakes? How can sounds can move my body to a place it doesn’t belong to at all? How… can you love this shakiness in me?

How can I still be chasing my damage at the same tunes?

Maybe because it raised me.

I am looking for the word spilled on the street, yes, the same you dropped by on your way to the fall.

I may be inspired by Interpol. Gloomy music composes the thread of my days, the threat to my ways. It’s like saying, or rather singing to the wind, « Never stop whirling these things in my head. Never top my head with heatwaves anymore.

Fill me with nature filtered through town. »

My heart is heavy, but how could it be otherwise? How could I want it light when even winds are strong and deep? When the ground’s dirt is being lifted up, and transported to my heart altogether?

Could I just want it that way, and never complain anymore? Could I just accept the dirt for being dirty, the filth for being filthy, the shit for being all the same?

I might be insane, as you might say. (That leaves us with « being sane » as the most probable thing that could happen to me.) But I might just as well be fond of dark paths and scary parts, mad cats and weary naps.

You never know, I might be a diver too. Or a pioneer, if it does matter. And I’m gonna sing it up to the moon, as another tiring autumn day vanishes blankly in the crisp air.

Vous connaissez cette joie de lire des mots qui sonnent, résonnent, donnent un sens à votre pensée? Cette joie de lire trop et de tomber, sous le soleil tel un projecteur, sur votre coeur dessiné à coups de mots?

Cette joie d’écrire trop, aussi. Mais ce n’est pas tous les jours qu’on trouve une justification à son blogue. (Pourquoi cette manie de toujours chercher à justifier, d’ailleurs? Ce blogue existe donc il est, voilà tout. Comme moi, même combat.)

Alors voilà cette perle. Attention, c’est en anglais, comme si j’avais besoin de vous avertir.

« Happiness is much more difficult to write about than sorrow, just as the longing for love is easier to describe than its fulfillment. Still, I suspect that many writers secretly wish they could write from a deep well of happiness at least once just to know how it feels. (…) But the reality is when a writer’s happy, the last thing she wants to do is dissect the ephemeral; she wants to exult in her euphoria, not explain the miracle. » (Sarah Ban Breathnach, Moving On, p. 262)

J’ai déjà écrit de la beauté, de l’amour en barre. Mais l’ironie en moi craint de me fondre dans la guimauve si j’y reste enfoncée. Elle m’accroche donc par le mordant à quelque chose de croquant, dur, solide : la mélancolie des montagnes dépaysées, la peur du roc noir sans tain, le sarcasme de la chute acérée.

Mais bon, y a pourtant des jours où la vie just gives you smores. When your legs burn in the sun, and tea picks you (and your delight) up. Quand de petites touches d’espoir et d’expectatives se profilent dans le pétillant du bouillon. Quand même les plans qui se retracent au gré de la journée n’apportent que ravissement.

Je pourrais élaborer une liste de gratitudes sous forme de métaphores pendant des heures – et vous ne vous rendriez même pas compte que je parle toujours de la même chose étant donné mon langage évaseux. Mais à elle seule, la trouvaille de ces mots familiers vaut bien une journée – et, qui sait, quelques minutes de votre temps. Comme Céline le chantait, je suis avare de mots, je veux qu’on m’en écrive pour ma musique. Des fois. Quand j’en écris pas.

Il y a de ces journées où je suis. Et il y aura de ces articles, aussi.