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With a different year in mind goes Darren Hayes’s song, a year I wasn’t even born. But in 1999, I was, and let me dive back into this year, the one that followed the year the best music was released (according to me). Let me recall the musical times I had back then.

(This poem was prompted by dVerse Poets Pub – thanks to Shawna.)

Stained with bubble gum landscapes
tying friends together like dolphins on a chain
we carried on dancing like we had nothing else but
the same music over and under and in

side by side
hand on hand
studying hyperballad phonetics
under our newly coffee-stained breath

stained
was our word full of promises
I could never blow balloons but I tried hard I swear
I sweat
at the thought of pink sticky matter exploding on me

and keeping me from understanding
Koi
Eifersucht
Karma
from holding back the years
yet

« What kind of monster would I be able to release? »
I rushed as music found a circular space
in our already hardened mind.

Je m’incline sous les charges de travail et décline la fatigue sous toutes ses inflexions.

– Sous mes yeux, des demi-cercles dont les pointes tendent vers le haut, certes, mais qui au fond me creusent et m’évident. Des sourires qui m’évitent… ou plutôt, que j’évite.

– Sous mes cernes, des joues qui se serrent, des dents qui compriment de l’air au rythme des allées… et des allées. Les venues n’en sont que trop courtes.

– Sous mes joues, un cou penché vers l’avant (la fin de semaine) ou vers l’arrière (la fin de semaine) dans une rotation sans fin. Le poids et les craquements, l’éclatement.

– Sous mon cou, des épaules qui se tendent pour le saut, comme si le coeur allait exploser et qu’il fallait s’y tenir préparée. En flottement, l’indifférence.

– Sous mes épaules, une poitrine serrée de caféine et de manque de, puis une poitrine desserrée par le flot – le flux – le chosy chose là. Du mouvement perpétuel.

– Sous ma poitrine, un ventre qui a peur – de lui, de moi, des autres ventres. Des cris. Du prix des choses. Des choses de la vie.

– Sous mon ventre, le rejet de la journée de la femme.

– Sous le rejet, il y a moi. Il y a l’amour tapi qui se manifeste dès qu’il peut, dès que mes yeux sont ouverts. Il y a le sol aussi, et mon chat qui s’y tient à coeur de jour. Il y a des morceaux de coeur que je balaie le matin avec la litière. Il y a tout un réveil à construire.

Je me lève. Bon matin.

There is a hole in my vision. There is an open field for many more words in my perspective.

And guess what? I’m not using it. I’m jumping through this empty piece of me to avoid being trapped; But instead, I’ve trapped myself in a whole process of hide and seek.

What’s that whole life of dissatisfaction and missing parts, anyway?

I’d prefer to have the complete puzzle, unbroken, from the start. Two pieces would be enough for me, thank you very much, I’ve had enough.

A perfect life without headbreaking, that is. But that’s not what I got, nor what you have.

Anytime I start a new day the challenges frighten me to the marrow. Anxiety creeps up my spine and spin my head. I’m longing for these holes in between classes, these holes I’ll be able to step back in.

But then what do I find? Mean times.

Reflexive times, of course, but ô combien scary sometimes. I don’t know how to be whole when I am not working.

Correction: I can BE whole but I can’t FEEL it.

I thought I was lacking time for myself, but I am not. I need space in my mind, space in my body, acceptance of what is, gusto to write. Not just unwork.

That is: I need to make a bigger, deeper hole within me, not in my schedule. And then fulfill it (with thoughts, writings, coffees, loves, pictures, airs, purrs).

I need a whole lot of jigsaws for me to work on.

2011, l’année des migraines en crescendo et du corps en crise.

(En crisse? Aussi, sans doute.)

Je n’ai pas envie d’en faire un bilan. Pourquoi? Parce qu’il tiendrait dans deux lignes et quelque, que voici :

« Retour du Japon. Travail dès lors, dans mon domaine, avec superbes rencontres et fatigue infinie. Amours quand le temps le permet. »

L’an dernier, j’étais coincée au Japon pour célébrer dans un temple glacial. Je m’étais promis de célébrer seule l’année suivante, afin de répéter une expérience exquise que j’avais eue en 2010.

Cette fois, alors que j’avais oublié cette « résolution » – comme c’est la norme -, la force des choses m’a clouée au lit pour me la crier au visage. La migraine m’est passée sur le corps en entier – a rasé ma moitié de lit. Voilà le moindre son insupporté par mon système, surtout celui produit par une voix humaine plus aigüe que la mienne. Que celle qui joue dans ma tête, en tout cas.

Progressivement, tandis que le café et les Advil liqui-gel font effet, je me permets d’être contente de mon sort. Tout le monde parti fêter, j’ai la maison à moi même si je ne peux danser. N’est-ce pas ce que j’avais souhaité?

2011, retorse jusqu’au bout. Tu as fini par me donner ce que je voulais, mais en me faisant passer par les chemins bouetteux, de sorte que je peux même pas me plaindre.

2012, je te demande rien, comme ça j’aurai le droit de chialer.

Mais avant, je prends une petite année pour me reposer. Je pense que je le mérite bien.

(Comme vous tous, d’ailleurs, qui prenez le temps de lire mes états d’âme énigmatiques. Je vous souhaite pas ce que vous voulez en 2012; je vous souhaite rien. Comme moi, vous aurez sans doute quelque chose à la fin.)

Vous attendiez du frais, vous en aurez, même s’il ne sera malgré tout que du réchauffé. J’ai décidé de recycler mon article le plus populaire, celui sur lequel tombent tous les infortunés qui googlent « noel hemisphere sud », à la recherche d’information véridique : voici.

Je l’actualiserai tellement que vous n’y verrez que du feu. Sérieux, vous aimerez, tout comme moi, faire un retour dans le temps pour voir où était cet avant-Noël passé.

Go.

Sérieux, on s’y croirait, dans l’hémisphère Nord. Une promenade de magasin en magasin sur les plateaux sous le soleil pétillant, et me voilà bien gelée. Charriée. Puis, finalement, dans un autre port.

(Je sais que ça ne fait pas très sérieux de commencer un article par “Sérieux…” Les probabilités que le mot suivant soit “doude” sont élevées. Mais ne vous inquiétez pas, je ne suis toujours pas rendue là. Enfin presque.)

Une semaine avant Noël 2011 à Montréal : -15 degrés sous le soleil ; une visite de 25 boutiques dont le Mondou (le chat au ventre en l’air, souvent ronronnant, si accueillant à l’entrée de mes bottes renversées, est désireux de se faire faire un cadeau) ; deux lattés dans une boulangerie avec vue sur un tas d’îlots de cuisine industrielle et de robots nippons ; un déambulage à pas de chats dans la ruelle glacée et un captage de bas à l’appareil iPhoto ; une erreur de jour qui me fait croire trop tard que nous sommes samedi alors que c’est dimanche ; un souper de pizzas réchauffées (boulange chaude pour mon estomac) et de gâteau pas gouté ; une radio sur le divan comme une île dans une mer froide ; une révélation.

Oui oui, j’ai bien dit une révélation. J’ai compris ce qui m’anime, ce qui fait ma particularité, ce qui pourrait être mon middle nom si la loi le permettait : Dimanches. Avec un D majuscule. Hé oui, je suis une profiteuse pur-sang. Mes dimanches préférés ne sont qu’une accumulation de courts moments, de prises de conscience inespérées, de tweets isolés, de trouvailles improbables, de tasses de plaisir. Pour moi, attendre le dimanche est difficile ; je commence immanquablement à imaginer un ou deux détails que j’ai glanés dans un des dimanches précédents et qui, pour moi du moins, suffisent à rendre à l’attente de la beauté toute son importance.

Cette révélation m’est venue alors que je prenais une photo de trois bas. En fait, je cadrais les bas en plein centre, et ces seuls bas évoquaient le plaisir simple de Noël. La lumière aussi. Parce que cette charmante mise en scène de trois bas rouges suspendus à une corde à linge suffisait sans doute à donner à une poignée de grands enfants ronds des expressions faciales étonnamment simplistes.

Cette révélation s’étire, reste dans mon esprit sous la forme d’un rayon de chaleur que j’aimerais qu’il s’éternise jusqu’à minuit. Elle me fournit le fil conducteur de bien des écrits.

Une image s’impose à moi alors que je vais regagner ma chambre froide : une rangée de verres de vin, de gros ballons rouges sur un fond sombre, qui garderont leur chaleur jusqu’à ce qu’ils fassent doucement sombrer les grands enfants dans le rêve du prochain dimanche.

Une heure de gagnée, une heure de perdue à écrire ce que j’aurais pu en faire.

Une heure de rêves gras, enrobés du coco encore pris entre les dents.

Une heure de dent contre les chroniqueurs démagogues et leur perte de temps à écrire sur l’heure gagnée.

Une heure de cernage de journaux gourmands à la couleur café.

Une heure de pistonnage de fruit, pas de chocolat non merci, monsieur est allergique.

Une heure de flattage de chat contre une heure d’écorchage de cuisse à travers le skinny trop froid.

Une heure de gelage sous un soleil trop froid, trop concentré dans ses faux verres.

Une heure d’arrière-gout dans le fond d’une tasse électrique.

Une heure de musique de démembrage alors qu’on est clairement assise en indien dans le divan.

Une heure où rien ne bouge, même la poésie qui ne sait quoi faire de soi.

Une heure élastique, où on peut être son personnage du dimanche.

Une heure dans la ville du regret du conformisme, où l’on se trempe pourtant aisément.

Une heure d’expérimentation d’une tête à rebours. Laquelle?

Et ce doigt, je le franchirai allègrement ici. Dans le lait 3.25 crémant mon café, je plonge un doigt déformé par l’écriture papier et un autre par l’ustensile japonais.

Qu’y trouvai-je en compensation du doigt de lait perdu? L’envie de me défier, de me méfier de mes écritures en boîtes et entassées, de confier un mot trop utilisé autrefois au vent qui passe. L’envie de sortir de mes gonds. (C’est peut-être le café, quoi. Largement réintroduit dans mon corps, massivement réapprécié.)

Voici donc le deal, my dears : mettez-moi au défi, challengez-moi, je veux de la consigne, et peu de conserve. Comme les Défis Ducharme le font – ou pas, puisque je cherche à être déstabilisée, l’ai-je déjà mentionné? (Si oui, la part peur de moi l’a oublié.)

Le marathon de pouèmes fut trop court; je cherche à me faire dire quoi faire puis à l’écrire.

Vous voyez, j’ai même plus de mots; cette poste commençait bien, pourtant. C’est votre faute, toutefois; voyez, même le « ne » y est plus, déjà.

Jetez-moi commandes en commentaires ou tweets (@meme_aimee). J’en ai déjà une, d’ailleurs (merci @cvoyerleger) : faire rimer « cyprine » et « supprime ». Ou « surprime », selon la façon dont je corrige ma bourde de normative refoulée.

Difficile parce que ça rime pas
La rime restera interne parce que
Les mots qui sortent qui refluent
Remoulent une féminité en pierre

Les relents resteront entiers
Citrine ou cyprine ou autre
La poésie restera externe
Alterne ou supprime ou autre
Contrôle
Ou autre

La rime restera pauvre parce que
Les fins de ligne sont dures
Les fins de comptes
Les fins de courbes
Difficiles.