Archives mensuelles de octobre, 2014

dormir à l’envers du lit, la tête aux pieds, sans défaire les draps, une bande rouge comme ciel mais invisible

l’oeil nu s’éclate. une griffe, une dent, un jeu. le chat ne me croit pas

et il a bien raison. je palpe des livres de flanellette mauve comme un enfant analphabète, la bouche en

bave, l’horreur. le mou s’accommode bien du mou. mes yeux sont mous, le noir est mou, le vent

est noir. je pixellise des obligations, en ris. le chat s’assoit perplexe, je ris,

la tête dans un sac de couvertes. il fait trop de degrés pour que je croie à mon hibernation, de toute

façon le vent m’apporte une odeur de céréales. chaudes,

noires. longues.

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J’ai une bosse de bison.
Une colonne de dinosaure plié, une vertèbre crapoteuse.
La pose et moi, nous faisons deux.
J’ai la toison brune qui me reboucle dans les yeux, le grain de blé dans l’oeil, la baboune avachie.
J’ai la peau fendante, la tête à angle bas, les griffes qui pognent dans le clavier –
j’exulte dans ce détail qui fuit, ce point trop tiré du i.
J’ai les sabots qui se cognent ensemble dans l’air et ça n’est pas visible.
J’ai la queue à pics qui virevolte dans la cuisine et seul le prélart craque.
J’ai le corps qui se déploie en plus d’une image seconde –
je suis mobile.
Chaque encyclopédie ne porte plus vraiment ma photo; je disparais vite
et laisse plus d’une trace.
Alors je veux qu’on se souvienne de moi comme des points à relier,
une Haute-Gaspésie en deltaplane lourd.