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Tintin et ses yeux échos et ses trois centimètres qui tiennent tout seuls

danse. Vous n’avez jamais vu Tintin danser

mais Radio Radio, Loco Locass, un pied à côté de l’autre

le vin déporte. Surtout en grande quantité

mais toujours à l’intérieur d’une bouteille, les autres verres

se choquent. Pas Tintin, toujours égal à lui-même, toujours trop

à l’aise, Bob Sinclar Mylène Farmer, les bonnes années Unity et Sky,

quand les Moldaves se réunissaient sur le toit – j’espère

que les miladies et chevreuils de ce monde verront dans le pied droit

la course, le prolongement de l’aventure dans une

chanson. Car si les couettes tiennent à la mousse, les mots

tiennent sur des lignes, minces traces laissées longue-vue sur l’oeil.

roses
i slip under the door, leaving
them to someone else’s care
as i don’t
mind
anymore

who’s left for me
tell me

as i wear ochre and black
every day that i’m walking
(through
a forest of skinned bodies)
naked
dead
(soul)

don’t talk to me i’m busy
mourning
i’m already in disguise
can’t you see?
i’m crying
silver
make-up
rivers

is it that
whoever drifted away from sight
is considered dead
by the whitest soul?
tell me ’cause
i’m innocent

and lost
tell me
who’s left for me
to cry for?
who’s left
to cry for
me?

i don’t care
i’m sipping tea, and
slipping rose petals under gateways
i’m going to walk through soon
when i had enough
of burying myself
under heaps of earth-
en ware

when i hit home
inside
my cry will let you all
know —
all.

20131102-200305.jpg

*** Oh, and here’s the link to today’s prompt at dVerse poets pub! We had to take the colo(u)r wheel, and play with colo(u)r symbolism. Believe it or not as my poem is sad, but I had a lot of fun including colo(u)rs into it. Make sure you check out on a few other poets’ contributions too!
By the way the picture was taken by me (and instagrammed) during a walk in Old Montreal. I wish I knew who made this beautiful doorart. ***

Cette nuit sinistre me porte des idées macabres et, surtout, le courage de remplir un défi. Geneviève Gauthier m’en a envoyé un pas piqué des vers : « un poème en prose qui glace le sang et traumatise les enfants, bref quelque chose de spooky, pour que ton lecteur ait peur ». Aie peur, lecteur, aie peur pour que je n’aie pas à recommencer ce défi inquiétant. Et nourris-moi de défis aussi, pas de gummies.

Go.

Tu m’enlèves les vers de la bouche mais ne les pose pas dans ce poème. Tu les apprêtes les mets dans les sacs d’enfants grouillants, les laisse ramper à travers les vêtements provisoires jusqu’au profond des peaux énervées.
Les vers jouent une décomposition de leur cru. De chair en chère ils se régalent laissant les cris de douleur se mêler aux rires des sorcières mécaniques et aux trucs de traite d’enfants.
Roulent les cris des gueules les vers des tombes les corps muets sur le sol mou comme une poche. Autour des orbites roule le noir de l’appréhension de l’incompréhension de la consternation.
Une constellation d’enfants abandonnés s’étale sur le givre qui s’attaque aux vers les mord mais trop tard.
Tu passes devant de nouvelles décorations d’Halloween les juge réalistes te dis : « C’est fou ce qu’un simple poème peut faire. »