Archives des articles tagués acceptation

I no longer write / long poems
Je peux pus / écrire au long

Je redouble d’intensité / je vis
I intensify / I live / I see

the open field / of my dreams
le champ s’ouvre / je rêve

de thé / et d’eau fraiche
tea flows / as fresh as water

I run / to this poem’s fall
toute bonne chute / a une fin

la mienne n’est pas / écrite
so many ends / left to write

ciel_sale

PIS UN AUTRE

mon coeur s’emballe / pour moi
and then my heart / unwraps itself

ciel_propre

PIS UN DERNIER

I thought the clouds / would fit
Suis-je trop / pour les nuages

Ce moment où tu prends une gorgée et ne chokes pas
ton moment avec toi-même
ta feuille empruntée
ta capacité à réfléchir
les lanternes à ta surface

tu es une gorge profonde
un puits aux parois rocheuses
mousseuses
presque moelleuses
selon la saison
tu acceptes

ce moment où tu relies les couleurs entre elles
d’une coulée de bouette sous les feuilles
au bec de ta théière
tu collectionnes les tons d’orangé
et les nuages complémentaires
tu réfléchis
les sourires sur tes lèvres

tu es une langue de feu
plus ou moins vivante selon la pluie
et le vent qui t’anime
le matin ou le soir
tu acceptes

ce moment où la douleur se raccroche à toi
comme à un tronc d’arbre salvateur
tu touches du bois
sans le vouloir
tu traces sur l’écorce quelques mots
un sacre dans la terre

tu revoles

tu es aux commandes malgré le saut
de quelque chose d’intangible
ton souffle reste à la surface
des cascades
des bougies
et balaie ta tasse de thé
avant que tu ne deviennes

l’automne
et toi
dans ton corps en jeu.

*Photo instagrammée*

Je suis une fille de marées. Après tout, je viens de là où le fleuve est désormais mer, là où il s’élance puis se repose au rythme des changements de ciels.

Il paraitrait même que les filles de par chez nous goutent salé.

J’ai une lune à la place du coeur. C’est une parcelle blanche, éclairée à différents degrés, qui m’unit et me désunit au ciel. Après tout, je suis faite à 56 % d’eau… 56 % d’aimant.

Surtout dans les yeux.

J’ai le sang bleu comme un reflet du monde. Quand le froid pogne, il me fige sur place. Sinon, j’ai le courage des marins qui laissent leur famille échouée sur le rivage.

J’ai les veines fuyantes, en fait.

Je suis une femme d’immensité. Je cherche le ciel et la lune en sortant du métro, les étoiles en sortant de la métropole. Je cherche la métropole dans tout.

Je me cherche dedans itou, et il y a des morceaux partout.

Je suis une femme de nature. Je pensais jamais dire ça.

* Photos instagrammées *

J’ai pas que perdu ma France; j’ai aussi perdu une stabilité, une prise sur le sol ambiant, un peu de souffle aussi. Je suis entrée dans un labyrinthe de couloirs, j’en suis ressortie avec une poignée de sureté qui ne dure que le temps d’une avalée.

Gulp. Ce son dans ma gorge, cette trace d’amertume sur ma langue : la culpabilité d’être malade?

J’ai le vertige d’être si haut, plus haut qu’un arc de triomphe, la tête penchée et secouée par les tours du vent de Montparnasse. Non, ce n’est pas le vin; mon coeur se serre à l’idée d’y gouter, je panique à l’idée de gouter, de quoi que ce soit.

Le voyage part. L’autre départ arrive. Le tournis n’est qu’un symptôme.

Mais quand même le coeur de soi tangue, on ne peut que s’agripper à la rambarde, prendre un grand coup d’eau salée, et se souhaiter le meilleur.

Et si on tourne la tête, on voit les meilleurs des amis, secouant des mouchoirs pour soi. Et on se dit que le parcours est balisé, après tout.

Il n’y aura pas de chute.

Ex -iste
Base ta vie sur tout ce qu’elle a déjà été
tout ce qu’elle t’a promis en te nouant un ruban
au ventre
Devient partisan de ta reconstruction
et de ce que le temps t’a coulé comme carapace
autour

Pers -iste
Reçoit les ordres qui se peuvent
ceux qui te démontent les morceaux lourds de fonte
au fond
Perce tes yeux du rayon le plus blanc
jusqu’à t’en bruler les cônes de ton chemin
autant

être
exister

Passé -iste
Rétrograde jusqu’au centre mou puis clanche
fonds-toi comme une crotte de nez au mur
au palais
Passe outre tes règles de salubrité
celles qui t’enveloppent de ruban plastique
Achtung

sois
existe

There is a hole in my vision. There is an open field for many more words in my perspective.

And guess what? I’m not using it. I’m jumping through this empty piece of me to avoid being trapped; But instead, I’ve trapped myself in a whole process of hide and seek.

What’s that whole life of dissatisfaction and missing parts, anyway?

I’d prefer to have the complete puzzle, unbroken, from the start. Two pieces would be enough for me, thank you very much, I’ve had enough.

A perfect life without headbreaking, that is. But that’s not what I got, nor what you have.

Anytime I start a new day the challenges frighten me to the marrow. Anxiety creeps up my spine and spin my head. I’m longing for these holes in between classes, these holes I’ll be able to step back in.

But then what do I find? Mean times.

Reflexive times, of course, but ô combien scary sometimes. I don’t know how to be whole when I am not working.

Correction: I can BE whole but I can’t FEEL it.

I thought I was lacking time for myself, but I am not. I need space in my mind, space in my body, acceptance of what is, gusto to write. Not just unwork.

That is: I need to make a bigger, deeper hole within me, not in my schedule. And then fulfill it (with thoughts, writings, coffees, loves, pictures, airs, purrs).

I need a whole lot of jigsaws for me to work on.

« Les si n’existent pas. » « Mais si, ils existent! » « Mais non, on dit ‘Mais oui’, ici. »

Avec des si, on va à Paris, c’est connu. Les Parisiens ne peuvent venir au Québec qu’à coups de oui, toutefois.

Justement, et si si et oui étaient des équivalents parfaits?

Prenons le si qui n’aime pas les -rais, celui-là même que je dessine à la craie chaque fois que je veux faire pouffer mes étudiants. Et si celui-là aussi n’était qu’un appel à la vie qui bat?

À la vie qui se débat…

Avec des si, on va à Paris, oui; en fait, on va n’importe où. (On ira pour vrai, du coup, ayant déjà posé ce mot assez souvent pour pouvoir traverser à gué.) Le si a son pouvoir musical, presque, ce pouvoir de rendre une folie possible l’instant d’une syllabe… Prononcé avec les yeux pétillants du oui, il donne envie de se lancer dans l’espoir à pleines dents.

Même le si du regret a son pouvoir imaginatif : du beau matériel à histoires et à leçons, qu’on y retrouve. Mais si j’arrêtais de regretter, tout simplement… Mais si cela m’empêchait de puiser dans ma douleur passée la lumière glauque qui donne l’élan d’écrire?

Et qui donne l’élan de communiquer…

En primeur, je vous lance mes si les plus fous. On se gâte.

– Si je me lançais dans l’écriture sans retenue, avec confiance en mon talent? Si j’allais montrer mon travail à plus de gens?

– Si j’écrivais plus, tout simplement?

– Si je consacrais un peu de temps chaque jour à un projet d’écriture qui me tient à coeur?

– Si j’organisais une lecture de poésie?

– Si j’arrêtais de voir ma situation financière comme un obstacle, et que je comptais mon argent positivement au lieu de négativement?

– Si j’avais confiance que l’argent viendra en quantité suffisante?

– Si je donnais à plus de gens le gout d’écrire et d’apprendre une langue?

– Réciproquement, si j’ouvrais plus mon coeur et que je me laissais toucher/emporter par les histoires des autres?

– Si j’acceptais mon corps, mon esprit, mon âme comme ils sont?

– Si j’acceptais mes erreurs et que je m’en excusais?

– Si j’aimais librement sans avoir peur de perdre l’autre?

Bref, si j’osais…

Le premier pas est fait. Le vide est là, devant moi. Mais si, au lieu de tomber dedans, je me mettais à sauter d’un nuage à l’autre?

Je flotterais, sans doute. Un peu comme maintenant.

I am looking for the word spilled on the street, yes, the same you dropped by on your way to the fall.

I may be inspired by Interpol. Gloomy music composes the thread of my days, the threat to my ways. It’s like saying, or rather singing to the wind, « Never stop whirling these things in my head. Never top my head with heatwaves anymore.

Fill me with nature filtered through town. »

My heart is heavy, but how could it be otherwise? How could I want it light when even winds are strong and deep? When the ground’s dirt is being lifted up, and transported to my heart altogether?

Could I just want it that way, and never complain anymore? Could I just accept the dirt for being dirty, the filth for being filthy, the shit for being all the same?

I might be insane, as you might say. (That leaves us with « being sane » as the most probable thing that could happen to me.) But I might just as well be fond of dark paths and scary parts, mad cats and weary naps.

You never know, I might be a diver too. Or a pioneer, if it does matter. And I’m gonna sing it up to the moon, as another tiring autumn day vanishes blankly in the crisp air.