Archives mensuelles de décembre, 2012

Je n’ai pas les mots pour décrire tout ce qui me flotte dans le ventre depuis quelque temps. Il y a bien sûr de l’amour, beaucoup d’amour, de la douleur, du soulagement, de la peur, et une émotion en particulier qui se laisse effleurer, mais pas énoncer.

Elle est motion : imaginez un sac rempli de sarrasin (du type de ceux qui vous laissent chaud ou froid) sur lequel vous passez votre main avec une pression suffisante pour l’écraser un peu. Eh bien, il change de forme. Vous pouvez même y tracer des cercles du bout de votre doigt; ils s’effaceront, en quelque sorte, lorsque le tissu reprendra sa place. Seules les billes sont disposées en rond, mais vous ne les voyez pas. Vous ne pouvez pas leur toucher, sauf oh si doucement, puisque vous en changerez ainsi la disposition… et tout serait à recommencer.

Vous êtes Judas qui ne peut pas croire s’il ne voit pas qui est de l’autre côté de la porte, ou ce qui est de l’autre côté du tissu.

En fait, non, vous n’êtes pas Judas : vous avez une certaine conscience du fait que vous avez délibérément passé votre doigt à la surface du Sac magique, et ce, il y a à peine quelques instants. Donc ce geste doit avoir eu un impact quelconque sur cet objet, parce que vous croyez à la loi de cause à effet et que vous avez des notions de biologie et de physique rudimentaires, vous semble-t-il. Les nerfs sensoriels, les propriétés des corps ronds… Vous les avez testés à maintes reprises en allant jouer dans les boules chez McDo.

Cependant, vous n’êtes pas assez calé en physique pour pouvoir modéliser les mouvements des grains de sarrasin et voir apparaitre, en trois dimensions dans votre tête, leur place respective dès le retrait de votre main.

Vous êtes un – minuscule – judas finalement. Vous savez que ça a sonné à la porte, vous êtes pas con, donc qu’il y a quelqu’un derrière la porte. Ça a toujours été ainsi : un bruit de sonnette, vos pas jusqu’à la porte, un coup d’oeil dans le petit trou, et voilà, quelqu’un se tenait là.

Votre raisonnement est irréprochable.

Et voici que je suis vous. Je remue des pièces dans mon estomac, je les modèle un peu comme j’aimerais qu’elles soient placées (imaginez votre mère qui fait son casse-tête sans prendre la peine d’allumer la lumière, et que la noirceur tombe) et quand j’enlève ma main, je sais pas vraiment ce que j’obtiens. Je sais que ça a bougé, par contre, et c’est ça qui compte. Je pense.

Des fois, c’est mon estomac qui bouge tout seul, qui cogne contre ses propres parois. Et là, j’aimerais ben ne pas voir, mais j’ai laissé le judas ouvert pour vous expliquer tantôt.

Parce que je me croyais pas moi-même.

Note : On me fait remarquer que l’incrédule dans la Bible, c’est Thomas, et non Judas. On voit toute l’étendue (sic) de ma culture biblique… Un morceau de robot à ceux qui auront trouvé l’erreur pendant la lecture. Ahem.

I no longer write / long poems
Je peux pus / écrire au long

Je redouble d’intensité / je vis
I intensify / I live / I see

the open field / of my dreams
le champ s’ouvre / je rêve

de thé / et d’eau fraiche
tea flows / as fresh as water

I run / to this poem’s fall
toute bonne chute / a une fin

la mienne n’est pas / écrite
so many ends / left to write

ciel_sale

PIS UN AUTRE

mon coeur s’emballe / pour moi
and then my heart / unwraps itself

ciel_propre

PIS UN DERNIER

I thought the clouds / would fit
Suis-je trop / pour les nuages