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Exercice de style fait pendant un atelier littéraire donné par Hugo Bonneville à mon cégep : ceci est un texte de chanson, hé oui, écrit en 30 minutes.

Couplet 1
Toute la session au fond de mes poches
Un p’tit porteclés tout rouillé
Un p’tit poids plume en temps de rush
Bientôt j’pourrai m’en délester

Couplet 2
Rien dans les poches, broue dans l’toupette
J’aurai des enjambées d’printemps
Aucun souci, j’saut’rai dans’ bouette
Mes souliers voyag’ront dans l’temps

Refrain
Je prends la clé des champs enfin
L’odeur des gares centrales m’enivre
C’est vrai que j’prends toujours un train
Et que l’erre d’aller me délivre

Couplet 3
J’t’enverrai tout plein d’cartes postales
D’villes où j’aurai perdu mes clés
T’inquiète y aura ni peur ni mal
Je reviendrai l’coeur tout doré

Refrain
Je prends la clé des champs enfin
L’odeur des gares centrales m’enivre
C’est vrai que j’prends toujours un train
Et que l’erre d’aller me délivre

(C’était encore plus chouette de l’entendre chantée.)

sur la commode une pile de temps acheté
en forme de mains craquantes
un sel et un sucre un baume
de chocolat sur les plaies de lit

les soirs de monadnocks tombent
stalagtites dans les paumes crispées
et la nuit des livres ne s’impriment pas
ailleurs que sur nos visages pâles

étourdis sans sommeil nous colorions
un peu à côté des mots, des chiffres
et des commentaires bourrés
à qui la faute, à quoi?

lorsque nos mains lâcheront les clés en un bruit
sourds aux apostrophes nous serons
incis entre deux couvertures
les doigts tachés de temps.

Jeu de mots poche. J’assume; j’ai pas la tête à ça. Ni ici.

Hum, ça commence trop bien, comme d’hab. Je ne sais pas encore où cet article ira. Je ne sais pas où ce blogue ira, non plus. Il est le fil infiniment long, fibre optique démodée bandée au milieu de la terre, qui relie le Japon à mon poignet.

Dernièrement, oui, je me sens loin, ailleurs, hors, mais certainement pas au Japon. Je suis juste à côté. Tombée. Zombie.

Mon emploi me laisse le temps de baigner dans trop d’histoires à la fois. Des morceaux et des monceaux de vies où je plonge dans toute ma fragilité. Je m’étale partout, dans le métro, dans l’autobus, une musique de mort lente pulsant dans ma tête filée.

Se dévouer à la langue, au texte, au mot, c’est s’avouer une lourdeur à l’intérieur. Prendre le poids de toutes ses humanités qui grouille dans le coeur, dans la tête, puis le jeter convulsant sur le papier. Être soi-même le fil qui va dans toutes les directions.

Je me sens nouvelle chaque jour. Toujours un peu moins, toujours un peu plus moi ou les autres. Un peu plus quelque chose, quoi.

C’est dur, écrire. Ce pourrait être la thérapie qui me laisse pour morte.

J’attends vos tripes. Je veux du nu, et non plus de l’aseptisé. Exposez-moi.