Archives des articles tagués lune

Une autre de ces journées qui durent des journées. Une autre.

Puis une autre de ces nuits qui ne sont pas vraiment des nuits, nuits écourtées qui craignent les douches froides.

Ça sent la nuit de redondance, de récursivité presque. Pourtant l’appli météo dit que c’en est une d’étoiles filantes.

Woodkid, lui, dit que c’est une nuit de conquête d’espaces. Passés, présents, futurs, entremêlés, trop forts dans les oreilles, tout ça.

Une nuit de conquête de clubs vidéo par l’autre bord, celui qui n’existait pas avant, le seul qui existe maintenant.

Une nuit de film à rapporter vite mais seulement pour ce soir, seulement pour ce soir.

Une nuit de rattrapage de bus en un jet de lettre d’amour pas trop tard. Un sourire du chauffeur parce qu’on souriait pas pour lui.

Une nuit de râpage d’étoiles pour en garder plus longtemps les traces sur les doigts. Une nuit de gout de patate douce.

Une nuit de demi-lune, de demi-portion, de double chat. Une nuit de mars et vénus félins, une nuit de même affaire.

C’est aussi une nuit de restes
de mains de coudes de viande
de touchers à distance
d’une fourchette
un peu sale

Une nuit de recyclage de chemins et de bourrage de vieux reflets de lune dans des sacs bleu nuit.

Puis un matin vient, et on y survit en rêvant d’une nuit dans une autre nuit.

*** Rédigé à partir de tweets publiés le 9 avril 2014 et modifiés ***

Série de tweets composés rapido, lancés tout de go. Mon crédo, avec toutes les ellipses et tous les sauts logiques que j’implique. (Tweets parfois développés davantage.)

1) Je crois que ce qui arrive est le mieux qui puisse arriver… et ce, même si autre chose aurait pu être finalement aussi bon.

2) Je crois en les signes. Je crois que c’est une façon que j’ai d’organiser la réalité. J’aime croire qu’être attentive paie.

3) Je crois en l’être humain, qu’il peut faire confiance aux autres. Je préfère la naïveté à la méfiance et à la rancune.

4) Je crois en le pouvoir des mots. Et du silence. De la voix, aussi. Et des histoires, pour apaiser les coeurs.

5) Je crois que je suis aimée. Et qu’on l’est tous. Qu’il y aura toujours quelque part quelqu’un qui nous aime… et quelqu’un qui ne nous aime pas.

6) Je crois parce que je préfère laisser la porte ouverte plutôt que fermée. Je crois en pas grand-chose au fond. Mais je sais jamais.

7) Je crois en l’intuition, le gut feeling. Je crois en la raison aussi, mais pas tout le temps. Je crois en mon corps.

8) Je crois que je vais survivre. Ou pas. Mais comme je crois en une réincarnation, c’est pas grave, je crois.

9) Je crois en moi. Mais aussi en les âmes soeurs. J’en ai déjà rencontré, parfois laissé filer. Je crois que c’est comme ça.

10) Je crois à la personnalité des lieux. Je crois que je change dans le temps et l’espace. Déjà je ne suis plus (la même).

11) Je crois en le pouvoir de la lune, des vents, de l’arc-en-ciel même. Je crois que je suis une femme de ciel. Peu importe ce que ça veut dire.

12) Je crois en la musique qui prend possession. Qui va toucher tout au fond à ce corps d’émotion. Qui donne l’orgasme… ou l’éveil.

13) Je crois que le voyage forme, déforme, reforme. Que chaque jour est un voyage si on se donne la peine.

14) Je crois à la connexion des corps comme de celle des esprits. Je crois qu’il ne faut pas (ou plus…) la rejeter.

15) Je crois en l’amour. Après tout, c’est mon nom. J’aime que j’aime. J’aime que je croie. Et un jour, on osera croire qu’on s’aime.

20131018-234832.jpg

Here are a few more (see yesterday’s post) micropoems (haiku… or most probably senryu) in French. Tonight, at dVerse Poets Pub, we are allowed (even encouraged!) to write in another language than English. I then decided to write in my first language, French… and added a few Japanese words to them.

(I guess I should record myself reading them out loud like… right now and join the file, so that you can at least hear the sound of them. Sorry I didn’t provide an English translation this time.)

My reading out loud (open in a new tab)

Voici :

1.
Dans la ruelle
derrière le bar
l’odeur des croissants

2.
Ce monde
toujours plus blanc
il neige

3.
Deux adolescents
se racontent
leurs voyages imaginaires

4.
Le chawan* de mes rêves
imparfait
trop cher

5.
Lecture de haiku
au salon de thé :
issa nomi**

6.
Soir de tempête
les néons du cinéma
ciel orangé

7.
Sous la lune
impossible de mentir :
je suis une femme

8.
Il y eut une neige
il y eut une pleine lune
superpositions

9.
La théière vidée
puis remplie
un autre invité

10.
Dans l’arbre gelé
les pépiements redoublent
aware ari***

11.
Gomme balloune
qui attrape la langue
couleur de pantalon

* A chawan is a bowl made especially for tea-drinking.

** Issa is/was a haiku master. His nickname literally means ‘one tea’, ‘one cup of tea’. The noun nomi means ‘drinking’.

*** Aware is a feeling of compassion, or sensitivity to the ephemeral nature of things. I thought it interesting that it writes the same as the English word aware. (Ari simply means that it’s there.)

Ai délaissé le blogue, trop de moments, trop de vie, peut-être. En ai capturé quelques-uns – les voici.

1.
Raquette en solo
je reprends mon souffle et vois
mes poumons dans l’arbre

(J’aurais donc dû prendre une photo de ces poumons de neige… Le lendemain, ils n’étaient évidemment plus là, emportés par le souffle de la tempête.)

2.
Dans l’instant présent
un seul battement; il n’y a
aucune arythmie possible.

3.
C’est facile, la vie :
qu’une seconde
à traverser

(N’est-ce pas?)

4.
La lune
reflet de ma beauté
satori

(d’il y a trop longtemps)

5.
Raquettes sur la neige
crissement
silence
crissement
immobilité

6.
De sous le four
deux sursauts
deux cris
la souris
bourrée d’herbe à chat

7.
Fragments de vie :
rien ne se perd,
tout s’écrit.

(Me semble que je l’avais déjà fait, celui-là. Bon, il était vrai dans ce moment-là aussi, ok?)

8.
Un jeu de Tetris
que je laisse aller :
les évènements s’empilent.

9. Ichigo, ichie :
une fraise,
une rencontre.

(Ça va du moins au plus absurde. Ou du plus au moins sain…)

chouette_lune

Je suis une fille de marées. Après tout, je viens de là où le fleuve est désormais mer, là où il s’élance puis se repose au rythme des changements de ciels.

Il paraitrait même que les filles de par chez nous goutent salé.

J’ai une lune à la place du coeur. C’est une parcelle blanche, éclairée à différents degrés, qui m’unit et me désunit au ciel. Après tout, je suis faite à 56 % d’eau… 56 % d’aimant.

Surtout dans les yeux.

J’ai le sang bleu comme un reflet du monde. Quand le froid pogne, il me fige sur place. Sinon, j’ai le courage des marins qui laissent leur famille échouée sur le rivage.

J’ai les veines fuyantes, en fait.

Je suis une femme d’immensité. Je cherche le ciel et la lune en sortant du métro, les étoiles en sortant de la métropole. Je cherche la métropole dans tout.

Je me cherche dedans itou, et il y a des morceaux partout.

Je suis une femme de nature. Je pensais jamais dire ça.

* Photos instagrammées *