Archives mensuelles de juin, 2014

temps, autres moeurs
comme entrée en matière
papier plastique ampoules
et vitamine E en couches blanches sur
les bobos de deux semaines, un mois
traces de journaux intimes
indélébiles dans le recyclage

tu penses que tu as assez déchiré
de mots en leur plein coeur
mais tu continues à rapetisser
tout sauf les muscles de tes épaules
taillés exprès sur le bottin
le fond de tes armoires blanc
comme une camisole au vent

comme un de ces journaux que tu n’as pas su
meurtrir avant de redonner piteux
neufs après cinq déménagements
tu as de l’expérience vois-tu
en ramassis en classage poubelle
ou recyclage recycler c’est poser
un geste ça tu le sais bien

toujours trois sacs par semaine ça
parait pas les trous dans les meubles
tu ronges ta vie de papier tu fais
du vide pour une autre après
ventilo courir après des parallélogrammes
cartonnés surlignés jaune rouge
mottes de poils ça ça se recycle pas

les deux mains dans le vide
tu te demandes pourquoi ne pas
avoir retourné tes armoires
direct dans le sac blanc
fouillé dans la transparence
pêché le compte d’hydro impayé
à la pince à épiler

l’épuration totale mardi matin
sortie complète des matières
enterrables sans remords
papier plastique verre
appareils en fouillis sur les bras

ton casse-tête 2005-2010 pièces
dans les mains d’un badaud peut-être
épuré

20140615-210342-75822080.jpg

20140601-183854-67134926.jpg

je suis la fille aux animaux. je porte sur les pointes du cou
des cerfs brodés et sur les seins
je porte le cri
de la souris qui monte
sur deux orteils aux toilettes
parfois je porte l’absence
de cri du jaseur d’Amérique
mort pour rien au bout des pieds
dans la ruelle trop sale pour son plumage pâle.

je suis celle qui accorde son ramage
à celui de ses hôtes, celle qui
échappe ses histoires en ouvrant trop
le bec, les pupilles radar qui se posent
sur les animaux sacs de billes –
casques de poil
morts, éléphants dans jardin zen –
et peaux tracées sur murs –
chats de rue, oiseaux
listen!
aux pieds levés
hors de leur tourtière.

je suis la femme aux chats crailleurs
et au corbeau botté Converse
je porte au ventre les dents
d’une panthère noire
de monde, les plumes d’un lion
à la griffe véloce, la douceur des peaux
de renard arctique et des fesses
de rat, les bois de cerf
in fur wrapped
et confettis début 80

quand je n’étais pas encore née
humaine.

20140601-183815-67095621.jpg

20140601-183816-67096335.jpg