Archives mensuelles de juillet, 2012

Here is from my upcoming poetry (e)book in English, Borders. Stay tuned for more!

« I am not going to list buckets, since I am not planning on dying soon », lança-t-elle mi-fake mi-raison.

La syntaxe n’était pour elle qu’un artifice, et ses expressions idiomatiques devenaient idiosyncratiques… ou tout simplement idiotes. Elle aimait à aligner les mots de cette façon particulière qu’elle avait, à aligner les voyelles en les entrechoquant de coups de glotte aussi.

Elle n’était pas polyglotte : elle était polyvalente, voilà tout. Ou du moins le paraissait-elle; mais lorsqu’on scrutait son registre au cornet, qu’on plantait celui-ci bien creux dans ce foisonnement métallique qu’est l’oreille, on percevait un masque de cire, une étendue sirupeuse bouchant tous les trous. Et des trous, il y en avait : incapable de traduire quoi que ce soit d’une langue à l’autre, ni d’une oreille à l’autre d’ailleurs, elle avait créé deux partitions superposées où toujours un seul des instruments jouait.

En fait, toujours jouait l’instrument qui lui tombait dans les bras en premier, que ce soit le tuba des profondeurs de l’amour newyorkais ou la flute des politesses japonaises sans conséquence.

« I’m not stepping in and out of voice, I’m not stepping in and out of love. Voice and love are the ones stepping out of me. And only out. »

Elle laissait tomber ainsi, de temps en temps, une perle de sagesse dans le grand seau refroidissant le vin. Parfois, on aurait dit une dent cariée; d’autres fois, il s’agissait plutôt de son oeil brillant et brulant de larmes.

« When will I stop losing my body? », gémit-elle. « Everytime I let my own words out, it feels like I set free a part of me, and it never comes back. Soon I’ll have departed – »

Tôt ou tard les trous vinrent à apparaitre. Elle parlait mais s’arrêtait constamment, laissant toujours exactement l’espace nécessaire pour le mot qu’elle voulait prononcer mais ne trouvait pas. Ses paroles s’égrenaient sur la serviette posée sur ses genoux, roulaient puis tombaient une à une sous sa chaise, dans un fracas métallique. Bientôt la cadence de la perte augmenta, changeant le fracas en rythmes percussifs entrainants.

S’effaçant, elle avait trouvé sa nouvelle voix.

Et cela, grâce à celui qui l’avait entendue mais pas écoutée, et qui avait placé le grand seau sous sa chaise.

Here is a collaborative reading of Schiller’s Song of the Bell (English version) organized by dVerse Poets Pub on their 1st anniversary. My weird voice is there (between and 12:19 and 12:50)!

Here is the link to the FB video (you can also click on the above link to dVerse Poets’ page, for there’s a link to the Soundcloud version on it).

Hopefully I’ll be doing more of these… live, not only on a voice recorder. Because poets are meant to share, and that’s something dVerse Poets Pub understood… I mean understands, since there is still plenty of sharing of great work to come!

« If you are lucky enough to have lived in Paris as a young man, then wherever you go for the rest of your life, it stays with you, for Paris is a moveable feast. »

– Ernest Hemingway, A Moveable Feast (1964)

Its feet disgrounded from the soil
here is the herd coming down
frenzily rushing to
the daily needs of perfection

– here is a countless soul stuck in
the celebration of
voluntary unescaping.

Its pace unfaithful to its hearts
here is the mass looking forward
never again, just
enough to meet full emptiness

– here is a restless look let out
the city of cities
voluntarily seeking

its peace dismantled from its soul.
Here is another gaze it gives
to pink clouds above
towering – all cities the same

light. Here is a portion of Paris
a floating heart
voluntarily finding.

Peace.

* Here is to my Parisian friends and nostalgia. Bon 14 juillet! Ce poème pourra être traduit plus tard; il a été écrit en anglais pour le dVerse Poets Pub. Certains me diront que Paris n’est pas la France, je leur répondrai que Paris, c’est Paris. Même de New York City. *

Il y a de cela un mois déjà, je m’embarquais dans la folle aventure du 20-Day ArtGift Challenge du fantastique AndHeDrew juste pour voir. Je devais donner une oeuvre d’art par jour, de préférence à un inconnu. Bon, j’ai plus ou moins respecté cette seconde partie, finissant par en donner la moitié à des amis slache connaissances.

Mais j’ai quand même pilé sur ma fierté de fille qui veut être lue mais pas dans sa face, et j’ai donné, de même, des haïkus souvent inspirés par la personne elle-même et ce que mon fouinage m’avait permis d’obtenir : titre du livre lu, sujet de la conversation au cellulaire, etc.

Ça a marché en maudine. Les gens étaient contents. J’ai eu des superbes conversations. Pis en plus, un poème (assez) bien écrit sur une fiche cartonnée, ça fait un maudit beau signet.

Je suis rendue accro (quoique toujours aussi gênée au moment du don), de sorte que j’ai décidé de continuer sur ma chire – et même d’en virer une plus solide encore. @Josianes m’a demandé un poème pour mettre sur son chien, et évidemment, j’ai immédiatement accepté. Je pense qu’y a pas que les humains qui méritent de s’orner de beauté (lire : je n’approuve la mode pour animaux que lorsque c’est BEAU).

Résultat : j’ai lancé, il y a de cela 15 jours, la série #poemsforpets (vous l’aurez peut-être vu passer sur Twitter, FB ou Instagram). Après avoir vu une photo de l’animal et eu quelques infos sur lui (son âge, son nom bien sûr, son caractère), j’écris un haïku (en français or in English) pour lui et son maitre. Pis je vous l’envoie par la poste en plus… tout cela au même prix que l’affection de votre pitou-minou-chou, c’est-à-dire rien. Ben, rien pour la seule place qui reste. Après, ça va changer.

Voici quelques exemples (rendus plus beaux grâce à Instagram) :

Pour le Winston à @Josianes

For @alimisses’s Igor

Pour Grégory Charles et Marlon à @annakarenine

Écrivez-moi un commentaire ici ou sur Twitter (@meme_aimee) si vous en voulez un.