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en a vu d’autres
le regarder. Ainsi

une pleine tablée l’a vu, mon cœur,
et ne l’a pas jeté pour autant.
Il doit être quelqu’un de bien,
quelqu’un qu’on ne laisse pas
chanceler dans la pente
d’un dossier de lit. Non : on le saisit
à pleins gants, on y laisse sa trace
inorganique, morsure importée
qui en fait une façade
de musée rutilant au soleil
où personne n’a besoin d’entrer.

Il veut bruler
des étapes, mon cœur :
il a connu l’errance cyclique
des traversées sans pont
portages longue durée
et passages quotidiens de perles splendides*
découpées à l’ongle bienveillant. Mais
mon cœur bat la mesure qu’il choisit,
où chaque minute en vaut une
et demie. Aussi la pluie cessera
avant dimanche les cheveux et les ongles
repousseront la nuque
retrouvera son angle
fier –
bruni.

Dans la douche le bruit ne peut
me confirmer que j’ai un cœur attelage
de fusée. Il existe une ligne de colle blanc-rouge
entre la douleur vécue sur terre et
l’atmosphère qui lui donne un rythme,
divin comme on dirait exquis.
Mon travail est de laver la frontière, d’y poser
roses calendules amaranthes
comme entre les pages des livres
qu’on préfère ouvrir
couchée sur le dos, à des kilomètres
heures de ceux qui nous piquent
la nuit.

* Expression traduite du poème « Lullaby » d’Anne Sexton, dans To Bedlam and Part Way Back (1960) : « My sleeping pill is white. / It is a splendid pearl; […] ».

roses
i slip under the door, leaving
them to someone else’s care
as i don’t
mind
anymore

who’s left for me
tell me

as i wear ochre and black
every day that i’m walking
(through
a forest of skinned bodies)
naked
dead
(soul)

don’t talk to me i’m busy
mourning
i’m already in disguise
can’t you see?
i’m crying
silver
make-up
rivers

is it that
whoever drifted away from sight
is considered dead
by the whitest soul?
tell me ’cause
i’m innocent

and lost
tell me
who’s left for me
to cry for?
who’s left
to cry for
me?

i don’t care
i’m sipping tea, and
slipping rose petals under gateways
i’m going to walk through soon
when i had enough
of burying myself
under heaps of earth-
en ware

when i hit home
inside
my cry will let you all
know —
all.

20131102-200305.jpg

*** Oh, and here’s the link to today’s prompt at dVerse poets pub! We had to take the colo(u)r wheel, and play with colo(u)r symbolism. Believe it or not as my poem is sad, but I had a lot of fun including colo(u)rs into it. Make sure you check out on a few other poets’ contributions too!
By the way the picture was taken by me (and instagrammed) during a walk in Old Montreal. I wish I knew who made this beautiful doorart. ***