« Les si n’existent pas. » « Mais si, ils existent! » « Mais non, on dit ‘Mais oui’, ici. »
Avec des si, on va à Paris, c’est connu. Les Parisiens ne peuvent venir au Québec qu’à coups de oui, toutefois.
Justement, et si si et oui étaient des équivalents parfaits?
Prenons le si qui n’aime pas les -rais, celui-là même que je dessine à la craie chaque fois que je veux faire pouffer mes étudiants. Et si celui-là aussi n’était qu’un appel à la vie qui bat?
À la vie qui se débat…
Avec des si, on va à Paris, oui; en fait, on va n’importe où. (On ira pour vrai, du coup, ayant déjà posé ce mot assez souvent pour pouvoir traverser à gué.) Le si a son pouvoir musical, presque, ce pouvoir de rendre une folie possible l’instant d’une syllabe… Prononcé avec les yeux pétillants du oui, il donne envie de se lancer dans l’espoir à pleines dents.
Même le si du regret a son pouvoir imaginatif : du beau matériel à histoires et à leçons, qu’on y retrouve. Mais si j’arrêtais de regretter, tout simplement… Mais si cela m’empêchait de puiser dans ma douleur passée la lumière glauque qui donne l’élan d’écrire?
Et qui donne l’élan de communiquer…
En primeur, je vous lance mes si les plus fous. On se gâte.
– Si je me lançais dans l’écriture sans retenue, avec confiance en mon talent? Si j’allais montrer mon travail à plus de gens?
– Si j’écrivais plus, tout simplement?
– Si je consacrais un peu de temps chaque jour à un projet d’écriture qui me tient à coeur?
– Si j’organisais une lecture de poésie?
– Si j’arrêtais de voir ma situation financière comme un obstacle, et que je comptais mon argent positivement au lieu de négativement?
– Si j’avais confiance que l’argent viendra en quantité suffisante?
– Si je donnais à plus de gens le gout d’écrire et d’apprendre une langue?
– Réciproquement, si j’ouvrais plus mon coeur et que je me laissais toucher/emporter par les histoires des autres?
– Si j’acceptais mon corps, mon esprit, mon âme comme ils sont?
– Si j’acceptais mes erreurs et que je m’en excusais?
– Si j’aimais librement sans avoir peur de perdre l’autre?
Bref, si j’osais…
Le premier pas est fait. Le vide est là, devant moi. Mais si, au lieu de tomber dedans, je me mettais à sauter d’un nuage à l’autre?
Je flotterais, sans doute. Un peu comme maintenant.
Magnifique et joli délire sur les SI….et SI tu réalisais un projet d’écriture…ce serait un plaisir pour ceux et celles qui s’en délecteront!!! et tant pis pour l’argent qui viendra avec SI….tu peux te débrouiller autrement!!
Affections
Merci beaucoup Louise! Oui, on peut toujours se débrouiller autrement 😉 Et merci pour l’étiquette « délire », j’adore! 😀