Archives des articles tagués chawan

Here are a few more (see yesterday’s post) micropoems (haiku… or most probably senryu) in French. Tonight, at dVerse Poets Pub, we are allowed (even encouraged!) to write in another language than English. I then decided to write in my first language, French… and added a few Japanese words to them.

(I guess I should record myself reading them out loud like… right now and join the file, so that you can at least hear the sound of them. Sorry I didn’t provide an English translation this time.)

My reading out loud (open in a new tab)

Voici :

1.
Dans la ruelle
derrière le bar
l’odeur des croissants

2.
Ce monde
toujours plus blanc
il neige

3.
Deux adolescents
se racontent
leurs voyages imaginaires

4.
Le chawan* de mes rêves
imparfait
trop cher

5.
Lecture de haiku
au salon de thé :
issa nomi**

6.
Soir de tempête
les néons du cinéma
ciel orangé

7.
Sous la lune
impossible de mentir :
je suis une femme

8.
Il y eut une neige
il y eut une pleine lune
superpositions

9.
La théière vidée
puis remplie
un autre invité

10.
Dans l’arbre gelé
les pépiements redoublent
aware ari***

11.
Gomme balloune
qui attrape la langue
couleur de pantalon

* A chawan is a bowl made especially for tea-drinking.

** Issa is/was a haiku master. His nickname literally means ‘one tea’, ‘one cup of tea’. The noun nomi means ‘drinking’.

*** Aware is a feeling of compassion, or sensitivity to the ephemeral nature of things. I thought it interesting that it writes the same as the English word aware. (Ari simply means that it’s there.)

En bonne chercheuse (hum hum), je pars en quête du chawan manquant. Celui qui manque dans ma valise, celui que mes lèvres veulent toucher. (Non, il ne s’agit pas d’un chaînon en métal; si vous vous inquiétez pour ma santé mentale et buccale, c’est que vous avez mal compris.)

Destination Hagi, ville de poterie et de vieilleries, préfecture de Yamaguchi. Direction ryokan avec un aubergiste bête qui me trouve déjà conne, sinon en tant que Japonais il n’aurait pas le droit de m’envoyer des courriels aussi bruts. Mais bon, comme d’hab, on sourira et on pensera au prochain matcha. Dans mon prochain chawan !

On espère fort qu’il y aura un yukata de fourni, et qu’on pourra tinquer du thé vert en poche en écoutant une émission d’humour absurde sous-titrée à minuit, assise en indien (sacrilège !) sur un coussin posé par terre. Et qu’on gèlera des doigts, comne hier nuit à bicyclette, question de rapporter quelques engelures en souvenir.

Ouah, ça va être un voyage épatant, je le sens. (Pourquoi ai-je toujours cette vague impression que tout ce que j’écris est teinté d’ironie ?)

Bon, mon but était de faire une métaphore filée sur le chawan manquant… Faute de connaissances en anthropologie et en évolution tout court, je l’ai pas fait. Pardonnez ce trou dans mon texte; je tenterai de le remplir (de thé ?) et de raccorder tout ça bientôt.

Ce faisant, je vais aller continuer à m’éparpiller. Je suis bonne là-dedans.