Y a-t-il de l’espace en moi? Autour de moi? Je sais pas.
Faut sonder le terrain, miner la planque, en tout cas autour de parce que si ça saute, autant que ce soit pas moi, ça.
Dans mon hôtel y a que moi, ah et puis peut-être un petit autel pour toi, tant que tu viens sans ta guitare.
Je fabule. C’est ça que ça donne, un cerveau soudainement plaqué de néant : on veut le meubler. Mettre des vacances en forme de tables et d’animaux, en forme d’évènements qui n’en finissent plus d’allonger le bras. Quelques dollars par ci, quelques rebords par là, quelques tas. Et quelques mois aussi, doublés… de mois. (Ils sont vraiment doublés, quoi.)
Je suis dans ma chambre californienne, vue sur la plage de papier journal. La radio se déplie et joue la farniente, la pétanque, la gelateria. Y a toujours un risque de bombe mais ça reste la crème, donc y a pas de mal.
On a déjà vu pire que des raisins qui explosent parce que des taureaux leur pilent dessus.
Cette chambre n’est plus libre, non, non, vous n’avez pas vu le bordel? Le papier m’encombre, quand je n’ai pas les mains dans les poches, sur un verre, sur toi.
Ou sur un livre.
Mais pas un récit de voyage. Parce que celui-là, j’y ai pas de place. « No vacance », ça dit sur ma porte. Let’s get back and work it.