Je m’incline sous les charges de travail et décline la fatigue sous toutes ses inflexions.
– Sous mes yeux, des demi-cercles dont les pointes tendent vers le haut, certes, mais qui au fond me creusent et m’évident. Des sourires qui m’évitent… ou plutôt, que j’évite.
– Sous mes cernes, des joues qui se serrent, des dents qui compriment de l’air au rythme des allées… et des allées. Les venues n’en sont que trop courtes.
– Sous mes joues, un cou penché vers l’avant (la fin de semaine) ou vers l’arrière (la fin de semaine) dans une rotation sans fin. Le poids et les craquements, l’éclatement.
– Sous mon cou, des épaules qui se tendent pour le saut, comme si le coeur allait exploser et qu’il fallait s’y tenir préparée. En flottement, l’indifférence.
– Sous mes épaules, une poitrine serrée de caféine et de manque de, puis une poitrine desserrée par le flot – le flux – le chosy chose là. Du mouvement perpétuel.
– Sous ma poitrine, un ventre qui a peur – de lui, de moi, des autres ventres. Des cris. Du prix des choses. Des choses de la vie.
– Sous mon ventre, le rejet de la journée de la femme.
– Sous le rejet, il y a moi. Il y a l’amour tapi qui se manifeste dès qu’il peut, dès que mes yeux sont ouverts. Il y a le sol aussi, et mon chat qui s’y tient à coeur de jour. Il y a des morceaux de coeur que je balaie le matin avec la litière. Il y a tout un réveil à construire.
Je me lève. Bon matin.