Alourdie dans mon lit, je cherche le soleil. La pluie gicle toujours sur ma ville, de l’autre côté du verre, dans le verre, dans mon ventre.

Le tambourin se fait l’écho de mon coeur plein. Le chocolat a parlé un peu trop fort, et les cigarettes avalées en douce n’ont pu le bruler. Résultat : j’ai l’estomac en friche et la tête en chiffe. Dure. Dure la nuit qui me rend ces heures perdues à dormir.

Le calcul des heures négatives : s’en foutre ou s’en faire? Faire résonner les chiffres dans sa tête. Rien ne fait le poids, sauf moi, qui le fais sans doute toujours plus. Celui que je ne veux pas.

L’insomnie est une arme intranchable. Seul dormir en guérit. On ne se refait pas. 

Entre dormir et résister, mon corps balance sans cesse au bout de mes bras. Il y a la passivité et l’agressivité. Le laisser-aller et le parti pris. L’insondable et le resondé, encore et encore. Le jugé d’avoir pris la voie du jugement. L’impossible satisfaction sans qu’il s’agisse d’une récompense. L’impossible récompense puisque rien ne la vaut.

Je cherche en ma tête d’oreiller un endroit mou, sans rancune, une trace de féminité. Je cherche l’onctuosité d’un amour de soi mais je ne trouve pas.

Il doit être dehors, sous la pluie, à secouer ses plumes.