Vous connaissez cette joie de lire des mots qui sonnent, résonnent, donnent un sens à votre pensée? Cette joie de lire trop et de tomber, sous le soleil tel un projecteur, sur votre coeur dessiné à coups de mots?
Cette joie d’écrire trop, aussi. Mais ce n’est pas tous les jours qu’on trouve une justification à son blogue. (Pourquoi cette manie de toujours chercher à justifier, d’ailleurs? Ce blogue existe donc il est, voilà tout. Comme moi, même combat.)
Alors voilà cette perle. Attention, c’est en anglais, comme si j’avais besoin de vous avertir.
« Happiness is much more difficult to write about than sorrow, just as the longing for love is easier to describe than its fulfillment. Still, I suspect that many writers secretly wish they could write from a deep well of happiness at least once just to know how it feels. (…) But the reality is when a writer’s happy, the last thing she wants to do is dissect the ephemeral; she wants to exult in her euphoria, not explain the miracle. » (Sarah Ban Breathnach, Moving On, p. 262)
J’ai déjà écrit de la beauté, de l’amour en barre. Mais l’ironie en moi craint de me fondre dans la guimauve si j’y reste enfoncée. Elle m’accroche donc par le mordant à quelque chose de croquant, dur, solide : la mélancolie des montagnes dépaysées, la peur du roc noir sans tain, le sarcasme de la chute acérée.
Mais bon, y a pourtant des jours où la vie just gives you smores. When your legs burn in the sun, and tea picks you (and your delight) up. Quand de petites touches d’espoir et d’expectatives se profilent dans le pétillant du bouillon. Quand même les plans qui se retracent au gré de la journée n’apportent que ravissement.
Je pourrais élaborer une liste de gratitudes sous forme de métaphores pendant des heures – et vous ne vous rendriez même pas compte que je parle toujours de la même chose étant donné mon langage évaseux. Mais à elle seule, la trouvaille de ces mots familiers vaut bien une journée – et, qui sait, quelques minutes de votre temps. Comme Céline le chantait, je suis avare de mots, je veux qu’on m’en écrive pour ma musique. Des fois. Quand j’en écris pas.
Il y a de ces journées où je suis. Et il y aura de ces articles, aussi.