Ambiance tropicale, thé glacé et petites bombes sucrées : voilà mon Pâques. Non, je ne suis pas étendue dans le sable chaud; je suis en nage sous une tente couvre-lit, le cerveau mouvant, la gorge comme un champ de cristaux de sucre.

Même si ma pensée part en balade, j’ai envie d’écrire. Écrire pour ne plus rien faire, écrire pour être. Puisque même clouée sur mon sommier, je me trémousse, je n’accepte pas.

J’ai lu aujourd’hui un article intelligent de Miss Mary Max (en anglais) avançant que « être » n’excluait pas nécessairement « faire », et que se définir par ce qu’on fait ne fait pas de soi un être incomplet, une poule sans tête, sans profondeur. Bien sûr, lorsque je me définis principalement par ce que je fais (ou réussis/ne réussis pas), je me sens la tête et les jambes dans une tournade, et j’ai l’impression d’être partout sauf avec moi, chez moi.

Mais être, tout simplement, sans distraction, ça reste difficile. Être malade, c’est la quintessence de l’essence sans distraction : que faire quand le lit tangue et ne laisse d’autre choix que la position en croix?

Ne reste qu’à rouler sa pierre jusqu’à la pharmacie. Ou à faire ce qui nous fait être. Et pour moi, c’est écrire. Écrire pour mettre de l’ordre ou du désordre dans mes pensées. Écrire pour me dire, pour vous dire.

Voilà pourquoi, après une théière et quelques cocos, je parviens à me redresser et à vous suer ces quelques mots sur mon clavier. J’ai envie de continuer à les tordre dans les prochains jours et mois, et de rouler comme un oeuf vers d’autres publications!

Joyeuses Pâques quelles qu’elles soient!