Pourquoi cette fixation sur le transit comme thème de nos vies?

Peut-être parce que rien n’est fixé, justement. Tout passe… et laisse sa marque en passant. Les émotions, comme de gros chunks de chocolat avalés tout rond, irritent l’oesophage, font gicler des acides, débattent le coeur. Qu’on aime ou non, on ingère, prend ce qu’on peut quand ça passe, puis on doit recommencer, le chocolat étant ce qu’il est – c’est-à-dire fondant.

Je me sens parfois comme un gros bloc de chocolat, fort au gout mais friable et fondant, justement. Je me dis parfois que les femmes sont faites en chocolat – et non en bois, peu importe ce que vous en pensez. Elles émeuvent, font saliver, fondre, battre. C’est à se demander pourquoi j’ai utilisé le pronom elles au lieu de nous.

Je suis le chocolat pendu dans mon estomac, tentant de se reposer du mieux qu’il peut dans un environnement anxiogène. Je me sens aussi suspendue dans cet air qui passera à travers tous vos poumons, l’un après l’autre. Pas seulement en transit : en transition.

Je ne vais pas quelque part comme Hiroshima, cette fois. Je passe par quelque état pour arriver… à moi, toujours. C’est comme ça. On ne peut pas être partout.

D’un appartement à l’autre, d’un ménage à l’autre, je prends le temps pour moi, de m’écouter mais aussi de me mettre sur mute. Et j’en profite pour aimer… et pas que le chocolat.