je suis la fille aux animaux. je porte sur les pointes du cou
des cerfs brodés et sur les seins
je porte le cri
de la souris qui monte
sur deux orteils aux toilettes
parfois je porte l’absence
de cri du jaseur d’Amérique
mort pour rien au bout des pieds
dans la ruelle trop sale pour son plumage pâle.
je suis celle qui accorde son ramage
à celui de ses hôtes, celle qui
échappe ses histoires en ouvrant trop
le bec, les pupilles radar qui se posent
sur les animaux sacs de billes –
casques de poil
morts, éléphants dans jardin zen –
et peaux tracées sur murs –
chats de rue, oiseaux
listen!
aux pieds levés
hors de leur tourtière.
je suis la femme aux chats crailleurs
et au corbeau botté Converse
je porte au ventre les dents
d’une panthère noire
de monde, les plumes d’un lion
à la griffe véloce, la douceur des peaux
de renard arctique et des fesses
de rat, les bois de cerf
in fur wrapped
et confettis début 80
quand je n’étais pas encore née
humaine.