un coin de terre du bas-saint-laurent logé au coeur de la main droite
ma ligne de vie pointe et pique
les racines à l’air
sombre des ancêtres
je surnage sur le cul en plein bois glauque lichen
main dans la main dans un plaster
je suis infiniment plus bien que je pensais ici
mais en même temps moins bien que je le laissais croire
les phoques ne se seront pas pointés pour me saluer
seul un faon égaré reviendra nous voir
une langue de sable
pour les animaux marins
je compte les goélands les cris de frédéric par jour
retour dans le sentier du retour
ce n’est pas moi qui passe le plus aperçu ici
mais je ne suis pas non plus la meilleure camoufleuse
une volée de cartes à la main les meilleures de la table
je tire je pointe le coeur à l’air
les ongles plus jamais impec
une fois attelés
je ne sais plus qui gagne je suis dans le vin ou dans le flow
impossible à vérifier l’impossible
j’ai déjà plus de blessures qu’en arrivant
mais je m’en fous plus que je ne le laisse voir
certaines choses comme chez nous tes yeux denses ma blouse de cerfs
une rose des thés à la main
les pétales en couronne
de crevettes rose bonbon
d’autres comme chez moi avant que je me refasse
la peur en surplus de la peur
mais il m’aura fallu l’éloignement pour qu’enfin je
trouve comment me fondre dans le paysage.